Ne poussez pas j'étais là le premier ! soufflez j'ai tout mon temps !
et c'est ainsi depuis début Février on se croirait dans les îles celles du bord de l'Atlantique que visita naguère Nicolas Bouvier îles d'Aran où les tempêtes et les coups de vents arrivent par paquets. Ici les tuiles sont maçonnées c'est bien pour quelque chose, portes et volets qui claquent bâches gonflées comme des voiles crinières ébouriffées
du vent nous en avons plein les tonneaux, celui descendu d'Irlande prend des accents gaéliques quand celui remonté d'Espagne siffle catalan en arrivant des Baléares et nous avons ces derniers temps entendu quelques notes des Balkans, le grec déferlait sur nos plages pendant que la tramontane cette folle rechargeait ses batteries
quart de vent demi vent tout y passe et repasse avant que la table soit desservie
et puis aujourd'hui le vent est tombé
ne reste que le fracas en creux du silence
un champ de bataille où poussent des chants d'oiseaux