patrice follenfant
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Albères en neige
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avoir peur du calendrier
les arbres ne nous serons d'aucun secours
y monter, se cacher dedans puis attendre
quoi ?
ce jour-là, le sol était jonché de baies de micocoulier
noires, rondes et confites
juste la peau et le noyau
ce jour-là j'avais perdu la voix
un signe, cela aurait dû m'alerter
juste un souffle, un bêlement -
looking for transe
où est passé l ‘enchantement
l’animé
le courant vivant qui relie
cela danse et cela chante
cela joue sous la peau des chemins évidents
mais ne reste que l'esquisse
pas de manuel nul ne guide
pas de repos
nous faut du feu sous la langue
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la station idéale
à contempler chaque fois ces couchers de soleil lancinants dans le rouge aujourd'hui rose orange flammes mauves en veux-tu du vert en voilà juste sur le bord des nuages, il nous faut davantage de nuages ! puis tout au fond on dirait des fumées échappées d'un four dévorant
on se décale
moins engagé moins vivant
on flotte
on devient un peu patiné poli comme ces galets de rivière où rien n'accroche
car cela glisse de plus en plus ânonne beaucoup on ne voit que peu ces petites mains bâtisseuses l'ouvrage se détricote à mesure
trop de bruit trop
on recherche la station idéale, la voix des poètes le souffle mais l'émission est parasitée elle vient de très loin certainement des étoiles
© lacalavera
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big band
Heureusement qu’il reste les oiseaux
les oiseaux du petit matin
et leur grand orchestre de jazz
qui nous ramène
par la main,
sans dommage,
alors que tout brûle encore
que scintillent les fleurs
le métal
© lacalavera