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Elucubrations

  • chez les fauvettes

    comme il n'y a pas grand chose à attendre du ciel, j'aime bien contempler ses nuages ses traces ses réalisations éphémères, on dirait un long serpent, on devine ses vertèbres
    - celui-ci est allé jusqu'à la frontière puis il a fait demi-tour, c'est bizarre, dit le chien
    -qu'est-ce que tu veux dire, les chem'trails , c'est ça, tu aboies dans la même secte qu'Eric !
    - c'est toi qui le dit, moi je ne pensais à rien
    Tout cela est absurde, mais après la farce des pangolins, la rationalité patine. On s'accroche à ce qui passe.
    Ce matin j'ai repéré enfin dame fauvette avec son bonnet roux dans la treille, très bien, cela fait un couple.

  • De lointains cousins

    Ce matin-là l'avenir était ouvert, le passé rebouché. Je devais prendre le train, débarquer dans une ville lointaine, devenir webmaster ou webdocumentariste. Vous savez, disaient-ils, nous avons besoin de gens comme vous. J'avais les billets dans mon petit sac de nomade et ma playlist pour le voyage,
    mais au dernier moment j'ai tourné j'ai bifurqué cap à l'ouest.
    Les hêtres d'altitude s'étaient remplumés, affichant ce vert tendre qui ne dure qu'une journée.

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  • un messager à la fenêtre

    cet oiseau qui toquait à la fenêtre de bon matin n'avait pas de lettre à sa patte. C'était peut-être l'âme d'un ami disparu, mais bon, si les esprits pouvaient se réincarner en merlette, ils pouvaient tout aussi bien, avec un peu d'effort, m'envoyer un mail ou un SMS.
    Pour justifier son comportement singulier, je me suis demandé si elle n'écoutait pas la musique. Oum passait sur la platine et la belle berbère nous rappelait qu'en ce moment de l'autre côté de la mer se rejouait la danse éternelle du peuple contre le monstre
    mais non, j'étais encore une fois victime d'un Walt Disney syndrome,
    l'animal voulait tout simplement piquer du bec sur son reflet.

  • divergeance

    Chemin de Sargé, chemin des Fontenelles, chemins creux communs des pays de bocage. Ils courent entre les champs, ils sont sa couture. Entre deux talus, bordés de haies et de trognes dans un couvert permanent, parfois comme un tunnel.
    Ils sont certainement aussi vieux que le pays.
    C’est aussi un merveilleux biotope, une frontière naturelle, un refuge pour les bêtes, pour les hommes aussi
    Chouannerie, guerres de Vendée, abris contre les bombes, raccourcis.
    Quand je les ai découverts à mon tour vers le milieu des années 70, ils n’étaient plus utilisés
    mais façonnés par les hommes qui les avaient oubliés, il en émanait une impression d’abandon comme une maison fracassée ouverte aux quatre vents. La ronce y courait,
    des ferrailles rouillées des carcasses,
    je les ai trouvés merveilleux.
    L’étalement de la ville et de ses quartiers les avaient meurtris et tronqués mais ils continuaient d’exister, comme un pied de nez, un échappatoire. Qu’en reste-t-il aujourd’hui ?
    Il me semble que c’est à ce moment que nous avons bifurqué,
    lorsque nous avons abandonné les chemins.







    © Photo Blue Rabbit "Un chemin dans le chemin" . 2017