Tout se tient alors passons des vaches aux cochons, des vaches libres que certains aimeraient abattre aux cochons en batterie destinés à l'être et quittons les Albères décidement sèches pour les verdoyantes Côtes du Nord et la très véridique histoire du cochon breton.
Au début des années 70, je me souviens mon frère et moi accompagnions notre grand-mère à la fontaine chercher de l'eau, c'était à la ville Cadiot tout en haut du village après le cimetière, la vue s'étendait de l'anse du port de Binic à la baie de Saint-Brieuc et au large en face les falaises d'Erquy. De temps en temps vers la fin de l'été nos yeux tout neufs s'émerveillaient à suivre les bancs de marsouins et pourtant du rivage nous n'en voyions que les dos luisants et les éclaboussures mais cela pour dire combien la mer était encore riche et généreuse il y a moins de quarante ans.
Puis très vite l'eau de cette fontaine fut déclarée impropre à la consommation, très rapidement également les algues vertes se sont mises à proliférer (bien entendu elles existaient déjà, avaient toujours existé mais en faible quantité et cantonnée uniquement à la grève, à l'estran) C'est à compter du début des années 80 que le problème a commencé à se voir, une grève verte à marée basse, les algues qui séchaient sur la plage...maintenant, jusqu'à ces dernieres années aucun accident n'avait été à déplorer du fait de ces ulves...mais il s'agit certainement d'un changement d'échelle, la pollution est devenue incontrôlable car trop massive, elle génère ses propres effets !
La Bretagne compte 15 millions de porcs (hors truies et verrats) et 94 millions de volailles (Sources :
www.synagri.com). François Dufour, compagnon d'écriture de José Bové dans "Le monde n'est pas une marchandise" (La Découverte, 2000) décrit le processus de transformation du paysan breton en salarié de l'industrie agro-alimentaire.
Je ne suis pas retourné là-bas depuis près de vingt ans, il y a ainsi des lieux trop fréquentés qu'on veut garder intacts dans la mémoire...aussi, comme je ne peux joindre une photo récente de cette invasion de salade, je poste une marine de mon ami Hubert Mounier, peintre de son état et grand rêveur accroché à cette falaise de Pordic.
Commentaires
Il reste la mer, avec ou sans cochon, la mer que j’ignorais ces dernières années, disant que j’étais tombé dedans quand j’étais petit, que je la portais en moi et ne la fréquentant plus. Et puis cette été, à la mer, avec ou sans touriste, à la mer une bonne quinzaine de fois, le dernier bain datant de jeudi dernier j’ai renoué avec elle. Pas très chaude comme d’habitude mais cette fraicheur catalane qui vous mord successivement les quatre étages de votre anatomie, le cinquième, la tête, n’étant plus qu’une formalité. Ne pas oublier les mouettes et les goélands ainsi que l’horizon qui pourraient tous fort bien se passer de l’humaine condition. Imaginez le dernier homme ultime survivant de la grande catastrophe errant sur le rivage, avec la musique des vagues et des oiseaux pour éloge funèbre.
Tant que les États laisseront régner la phynance, on n'en aura pas fini avec ces élevages aberrants
http://blog.mondediplo.net/2011-04-26-Les-deux-gros-cochons
Reste la mer, oui, pour moi l'Atlantique, et là aussi il y aurait tellement à dire... S'enivrer du goût salé des vagues, tant qu'on peut...
http://www.lejardindesarts-reunion.com/cartahu1.htm
"La Marine" de CARTAHU, 50 x 61 cm
Hubert MOUNIER, dit CARTAHU : peintre né en 1960 en Bretagne.
Beaux-Arts de Lorient et premières expositions en 1977.
Depuis 1988, il peint des "marines" (il a beaucoup navigué ! d'où sa passion pour la mer et les bateaux). Son œuvre est un travail d'historien de la marine avec un grand souci du détail.
Référencé dans l'Akoun.
Pas deux sans trois :)
Cette marine d'Hubert Mounier, que vous postez avec votre texte, quelle merveille ! Quelle puissance d'évocation ! On sent la houle. On attend le débordement du cadre.
Ce bateau mythique, c'est un voilier ? une caravelle ? Je ne trouve pas de nom qui siée à sa force, à sa tranquille majesté...
Ah, Erquy, la baie de Saint-Brieuc et les années 70... Vous me rappelez des souvenirs.
@ Mecanofils, alors vous l'avez retrouvée ? Ce dernier homme et la mer, cela me rappelle ceci...
Je me suis souvenu qu’un jour en Bretagne, j’étais arrivé un matin. Le soleil n'était pas encore levé et le village baignait dans la lumière bleue, celle des étoiles ou celle d’une mer qui aurait débordé ou déteint et laissé partout quelques tâches. Le village n'était peuplé que d'oiseaux, partout des oiseaux, mouettes et goélands, par centaines, perchés, plantés, postés là, piaillant debout sur la place ou pleurant la misère en plein ciel, et me regardant avec cette impatience des oiseaux, comme un intrus, un intrus d’avant les hommes, un homme sorti du sommeil des hommes, un homme qui ne dormait pas.
@ Michelle ... brick, brigantin, sloop, frégate pour être franc je n'en sais trop rien, mes ancêtres n'étaient que de pauvres pêcheurs embarqués comme O.S. par les morutiers de Binic ou de St Quay Portrieuc. Néanmoins je crois pouvoir dire que ce navire est taillé pour le large et la vitesse, sa proue fine et tranchante évoque plutôt les charpentes marines de la fin du XIX° ou du début XXe, une seule personne pourra vous répondre, Cartahu en personne, n'hésitez-pas à le contacter, c'est un ami d'enfance !
Eh oui
en ce qui me concerne
année 1959
départ pour Erquy
apprentissage métier pâtissier
mon meilleur souvenir
la pêche aux coques
départ grève des courses
et direction pointe d'hillion
cordialement
le site webfractales : Julien Michot
@Muset...moi c'était les palourdes à la pointe de la Rognouse et puis un peu plus tard pour se faire de l'argent de poche, la pêche aux bigorneaux qu'on revendait aux restaurants !