Blog - Page 2
-
Albères en neige
-
le parti des oiseaux
on le voit clairement maintenant
c'est le monde qui s' échappe
il se transforme sous nos yeux
et nous n'en voulons pas
sommes-nous devenus vieux d'un coup
ou dépassés par ce chien fou
les jeunes pousses elles sont digital native elles sont millenials
mais nous anticipons
nous n'avons pas muté et nous voyons
cette direction que prennent le monde et ses machines
nous n'en voulons pas
nous sommes du parti des oiseaux -
aux portes des sureaux
des paréidolies, c'est ainsi qu'on nomme ces figures anthropomorphes ou zoomorphes que l'on aperçoit dans d'autres formes, une pierre, une fleur, un légume ou un morceau de bois, voilà pour l'explication rationnelle. Je ne connais le mot que depuis quelques jours mais j'avais déjà rencontré ces figures et je pensais qu'elles m'adressaient des messages, du moins j'aimais le croire tant leur puissance s'imposait à moi, elles étaient là, soudain évidentes comme un flash
et surtout ce quelque chose d'insistant, d'impérieux oui, elles semblent appeler pour attirer l'attention. C'est pourquoi j'y voyais des messagères.
Celle-ci avec sa croûte de visage collé sur des piquants m'a ramené à Don Winslow, l'auteur de "la griffe du chien" où ce spécialiste des narcos mexicains nous raconte comment les sicarios décollent le visage de leur victimes avant de le plaquer sur un ballon de "futbal"
un masque, deux orifices, l'oeil droit semble scellé ou cousu par un cache et placé au pied d'un sureau, l'arbre relié au royaume des morts dans la mythologie celte. Lorsque les sureaux formaient porte, les morts de l'année devaient la franchir au jour dit.
Mais voilà, la date est passée et cette figure-là est restée en rade d'où sa méchante physionomie -
chez les fauvettes
comme il n'y a pas grand chose à attendre du ciel, j'aime bien contempler ses nuages ses traces ses réalisations éphémères, on dirait un long serpent, on devine ses vertèbres
- celui-ci est allé jusqu'à la frontière puis il a fait demi-tour, c'est bizarre, dit le chien
-qu'est-ce que tu veux dire, les chem'trails , c'est ça, tu aboies dans la même secte qu'Eric !
- c'est toi qui le dit, moi je ne pensais à rien
Tout cela est absurde, mais après la farce des pangolins, la rationalité patine. On s'accroche à ce qui passe.
Ce matin j'ai repéré enfin dame fauvette avec son bonnet roux dans la treille, très bien, cela fait un couple. -
Vivre ensemble
A tous nos urbains exfiltrés dans nos vertes vallées lors de la première manifestation de la Covid et persuadés d'avoir découvert l'eau chaude au contact tonique de la nature, rappelons simplement que quelques indigènes y vivaient déjà
cela n'est pourtant pas difficile, s’intéresser aux oiseaux, cela ne demande pas d'effort, juste une suite de petits pas.
S'arrêter, se poser, oublier le remuement du monde, ouvrir ses yeux et ses oreilles, bref se recentrer
cela ne se règle pas en une fois, il faut être patient et continuer.
L'exercice n'a pas de fin, il y a toujours des choses à apprendre, nous en savons si peu. Mais si vous êtes doués ou simplement
persévérants, les oiseaux vous rendront cet effort d'attention, il y aura des échanges, des interactions et c'est une porte qui s'ouvre à l'heure où tant d'autres se ferment.
Peu à peu vous ferez des choses que vous n'auriez même pas imaginées comme reposer des oisillons tombés dans leur nid, ramasser des petits chouettes hulottes dans la rue, leur construire des cabanes en carton en attendant qu'elles puissent prendre leur envol, relancer des martinets déchus et incapables de repartir après une erreur de vol, les lâcher depuis un point haut, non mais quelle joie !
S’intéresser aux oiseaux est un budo.
et vous ferez tout cela sains de corps et d'esprit car vous aurez compris que ces divers volatiles sont intelligents, sensibles, conscients de leur environnement et de nous les hommes.Tenez, cet été j'avais un nid d'hirondelles rustiques au-dessus de la box internet, le wi-fi ne semble pas les déranger plus que cela ! et en ce moment dans la chambre d'amis nous avons un jeune merle avec un problème d'aile. Il mange comme quatre, nous le nourrissons de mûres et de baies de raisin, d'escargots aussi...sommes-nous fous pour autant ? et si je vous disais que maintenant les oiseaux nous reconnaissent, qu'ils nous saluent aux fenêtres, qu'ils jouent tout autour de la maison...
nous vivons déjà avec les bêtes sauvages