dans la lumière normale c'est une simple feuille de glycine sèche et racornie
et coiffé d'une cendre de cigarette
mais je vois tout autre chose
je ne vois que cela
l'orbite d'un œil
une bouche ouverte
ce qui reste d'un nez
une partie du front, du menton
le reste du visage est masqué par une longue chevelure sombre
c'est la mort invitée à ma table
j'ai essayé de la dessiner mais
la prendre en photo alors
c'était délicat
il en ressort quelque chose d'inquiétant
finalement je l'ai brûlé
ce visage
mais qui donc m'envoie des signes pareils ?
- tu devrais te mettre à la verveine, dit le chien
Transports oniriques - Page 2
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ça fait peur
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se perdre, se perdre
un soir d'orage, un ami m'a parlé d'une application de géolocalisation pour téléphone portable, appelons-là Google camins
grâce à laquelle, pour peu qu'il y ait du réseau, vous pouviez retrouver votre chemin avec une précision inégalée
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le jeu
dans la forêt jaune
nous nous tenons par la main
nous n'avons pas vieilli
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nos évaporations
au dessus des Albères ce dimanche matin
on dirait bien les hommes volants de Folon
regarder les nuages abolit les Poutine
les Al-Baghdadi les Erdogan
et leurs combats de chiens
graines, ombrelles ou tourbillons
ce sont nos évaporations
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l'alignement des caps
- un cap, ça sert à rien, dit le chien
- c'est bon pour les marins
- ou les mouettes !
- on dirait les pattes d'une grosse bête
- ce sont les pattes des Albères
- les Albères ont-elles des pattes ?
- et pourquoi tout accorder au féminin ?
- parce que les montagnes sont féminines
- et d'ou tu tiens ça toi ?
- tu sais vraiment rien, dit le chien