ainsi donc j'appris par le plus grand des hasards que Barbara était à Laroque
je la cherchai à la fontaine des oiseaux, derrière le vieux moulin,
sur le chemin des caranques, le long du canal d'irrigation parmi la ronde des demoiselles
jusqu'aux vasques creusées par la rivière où il fait si bon se rafraîchir en été
était-elle un livre à la main sous l'ombre d'un figuier
ou dans la fraîcheur des églises devant les dorures d'un retable
je l'ai cherchée parmi les danseurs de sardane
aux terrasses des cafés
n'oubliez pas si vous la rencontrez
de lui parler de la mort des réseaux
Commentaires
Barbara - je pense que ce n'est pas celle que vous cherchez - et ne trouvez pas. Il y a bien sûr un élément (la mort des réseaux) de votre billet qui m'échappe. Mais voici, grâce à lui, qu'un air déjà très familier m'est revenu en mémoire.
Quand ceux qui vont
Barbara
Quand ceux qui vont, s'en vont aller,
Quand le dernier jour s'est levé
Dans la lumière blonde,
Quand ceux qui vont, s'en vont aller,
Pour toujours et à tout jamais
Sous la terre profonde,
Quand la lumière s'est voilée,
Quand ceux que nous avons aimés
Vont fermer leur paupières,
Si rien ne leur est épargné,
Oh, que du moins soit exaucée
Leur dernière prière :
Qu'ils dorment, s'endorment
Tranquilles, tranquilles.
Qu'ils ne meurent pas au fusil,
En expirant déjà la vie
Qu'à peine, ils allaient vivre,
Qu'ils ne gémissent pas leurs cris,
Seuls, rejetés ou incompris,
Eloignés de leurs frères,
Qu'ils ne meurent pas en troupeau
Ou bien poignardés dans le dos
Ou qu'ils ne s'acheminent
En un long troupeau de la mort,
Sans ciel, sans arbre et sans décor,
Le feu à la poitrine.
Eux qui n'avaient rien demandé
Mais qui savaient s'émerveiller
D'être venus sur terre,
Qu'on leur laisse choisir, au moins,
Le pays, fut-il lointain,
De leur heure dernière.
Qu'ils aillent donc coucher leurs corps
Dessous les ciels pourpres et or
Au-delà des frontières
Ou qu'ils s'endorment, enlacés,
Comme d'éternels fiancés
Dans la blonde lumière.
Quand ceux qui vont s'en vont aller
Pour toujours et à tout jamais
Au jardin du silence
Sous leur froide maison de marbre
Dans les grandes allées sans arbre,
Je pense à vous, ma mère.
Qu'ils aient, pour dernier souvenir,
La chaleur de notre sourire
Comme étreinte dernière.
Peut-être qu'ils dormiront mieux
Si nous pouvons fermer leurs yeux.
Je pense à vous, ma mère.
Qu'ils dorment, s'endorment
Tranquilles, tranquilles...
Marc ,
Eût il été déplacé de joindre ici même, cet air qui vous est encore très familier et dont la voix, le texte et l'interprétation de Barbara résonnent comme une âme indissociable de son moindre souffle .
Violette,
Ici-même ? Vous voulez dire chez Petits départs et autres véhicules ? « Qu'ils dorment, s'endorment / Tranquilles, tranquilles. » Tous ceux qui vont et qui partent pour les petits et les grands départs. Je souhaite tout de même que notre ami qui a écrit ce billet trouve la Barbara qu'il cherche. Et qu'elle soit, comme vous l'écrivez, une âme indissociable de son moindre souffle.
Merci.
@ Ali : Pardonnez-moi d'occuper autant d'espace sur cette page de vos Petits départs. J'ai dû prendre, sans en bien connaître le fonctionnement, un autre véhicule...
ah ces transports ! mais faîtes donc tout cela me ravit, je ne suis ici qu'en colocation
et notre Barbara qui n'a rien d'un avatar est une spécialiste de ce qu'on appelle maintenant l'info-com
voilà qui devrait éclairer votre lanterne...