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Monsieur Pierre

DSCN1875.JPGtiens, il manque quelque chose à ce porche ou plutôt quelqu'un

une silhouette maigre et déguingandée, deux yeux pétillants sur un visage raviné de grand vieillard plissé par un éternel sourire, une grande bouche pleine de mots rrrocailleux qui se pressaient à la queue leu-leu en une interminable boucle et les Albigeoiq les croisades et Philippe le Hardi et Hannibal, la vierge gravide le retable et puis le château nous voici dans la salle d'armes un souterrain derrière la sacristie permettait de rejoindre le donjon, un puit on a retrouvé les fondations...

c'était un historien autodidacte puisque vigneron féru d'archéologie et de bouquins, curieux de tout par nature il fallait le voir aux beaux jours à 90 ans passés monter la côte de la place son exemplaire du Monde à la main chancelant comme poussé par le vent mais opiniâtre et s'installer sur une chaise d'église sous le porche plongé dans la lecture du journal.

Mais qui prendra la suite ?

Commentaires

  • ... suite...
    Quand je rentre ou sors de chez moi j’aperçois au troisième étage derrière la baie vitrée de son balcon, Odette 100 ans, assise dans son fauteuil.
    Point de porche médiévale vieilli par les siècles mais une grande vitre sur structure alu, montage riveté et vis auto-perforantes, sur un balcon en saillie d’un immeuble du début des années 80.
    Odette, pleine d’histoires et d’archives jaunies par le temps, emplie du souvenir de sa mère qui créa le rôle de Mme Butterfly de Puccini, elle-même ancienne artiste lyrique et de revue ainsi que son jeune mari de 80 ans qui tient toujours bien le pastis (Duval) et le tabac de sa pipe qu’il fume régulièrement.

  • Odette 100 ans, et son mari (qui tient bien le pastis Duval), 80 ans ! C'est plutôt dans l'autre sens en général non ? :)

    Un vigneron-historien lisant Le Monde (pas L'Huma, z'êtes sûr, ou Libé, le Figaro non plus bien sûr... :)

  • Pouvoir et savoir croiser ces figures tutélaires, parce qu'on est de "là". De ce lieu où le cœur regarde...

  • Tous les vieux finiront par mourir et des multitudes de nouveaux naîtront.
    Extraordinaire et effrayant cycle de la vie-la-mort,
    nature-usine à la production prolifique,
    fragile et luxuriante, souffrante et plaisante…
    Quoi dire sauf à parfois chercher quelques commandes,
    manettes ou volants directionnels
    pour s’occidenter sans s’accidenter…

  • "Les tambours crépusculaires remontent nos veines à pas de loup."


    (in "Si rien avait une forme, ce serait cela"- Annie Le Brun - Gallimard, 2010)

  • L'âge importe peu, ce que je vois chez Monsieur Pierre c'est le personnage la personne l'homme son aura, ce qu'elle dégage
    et quitter ce regard infantilisant porté sur le grand âge
    comme s'ils faisaient désormais partie d'une autre catégorie, hors-jeu, déjà morts en somme pour la vie...
    cela doit être terrible à supporter
    de sentir dans le regard des autres cet abandon
    alors voir avec le coeur oui
    quand le coeur est là !

    @ Michelle...et c'est bien Le Monde qu'il lisait, ce bougre de vigneron était bachelier !

  • Voir et regarder avec le cœur et l'intelligence, oui, car ceux qui catégorisent les hommes et les femmes selon l'âge ou d'autres critères, ne possèdent, à mon sens, ni l'un ni l'autre.

    Merci de ce que vous venez d'écrire, Ali427.

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