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  • l'Obok

    Photo 005.jpgj'aime ces villes penchées

    avec des escaliers

    qui descendent vers la mer

    Brest Port-Vendres Marseille Istambul Trebizonde

    le vent s'y engouffre

    fait gonfler les cirés

    nous donne des airs de derviches

    et puis les bars qui happent et rejettent

    des hommes rouges

    l'Obok est à quai

    il attendra n'attendra pas

    peut-être que peut-être pas

  • Albères Anarchie

    Photo 004.jpgimaginez des mas accrochés au bout des chemins avec dedans des communautés agricoles anarchistes nous sommes dans les années soixante-dix,

    Franco et sa bande de généraux dégénérés sont toujours debout juste à côté

    et la guardia civile s'arrête au bord du chemin

    mais il y a de passerelles et des raccourcis

    des armes qui rouillent

    et tout ce monde sème défriche plante et discute et rêve et s'engueule et bouge en s'inventant des chemins de traverse des avenirs incertains de nouvelles façons d'aimer de construire

    car cela ne va pas de soi car cela est tout sauf facile

    et si on recommençait ?

    et de temps en temps tous les dix ans ces têtes maintenant blanches se réunissent, elles ont toujours dans les yeux cette lumière d'anarchie,

    j'ai pour eux une infinie tendresse

    les graines ont quitté leurs poches , elles ont poussé

    que les plants soient nombreux

  • mer ! mer !

    Photo.jpgje parle jamais de toi ou tout doucement comme on fait quand on parle des morts

    que va-t-on faire de toi

    à quoi tu serviras sinon

    de terrain de jeu, de crottoir

    un grand bac à sable avec de l'eau salée dessus

    quand je t'emprunte

    je pense à mon arrière-grand-père

    tombé dedans pour des morues sur les bancs de Terre-Neuve

    il n'y en a plus

    elles ne sont pas revenues et

    toi non plus

  • le Racou

    été 2012 026.jpgc'est un village aux pieds nus

    les rues sont de sable

    les murs de bric et de broc

    souvent la mer s'invite

    par vent d'Est

    rentre par la porte de devant

    ressort où elle peut

    et la plage s'endune, se bosselle

    mais surtout on a tous au moins une fois

    perdu la tête dans ce labyrinthe de venelles

    des heures blanches

    c'est pourquoi il faut revenir l'hiver

    quand dorment les maisons

    quand poussent les démons

    percevoir l'écho de ces têtes perdues bousculées par le vent

    leur parler doucement