nouvelle frontière

je rentrais d'une baignade dans mon spa de rochers tapissés d'algues lorsque je fus, dans le secteur des jardins, attiré par une altercation bonhomme

il y avait là le météorologue sentant fort le vin et l'africain, ainsi surnommé en raison des étranges constructions mi cases mi nasses de pêcheur qui poussaient sur son lopin de terre

l'africain est une montagne qui tient du sanglier et de l'ours, brut de coffrage et brute tout court mais sympathique et coureur des bois comme le météorologue son frère en muscles

le différend, puisqu'il y en avait un, portait sur le temps... autrefois l'été autrefois les orages autrefois le vent mais tu n'y connais rien ah tu as passé la moitié de ta vie à Nice hé le niçois et de me prendre à témoin qui de l'un ou de l'autre

au-dessus de nos têtes le ciel tourmenté orageux qui dérivait en grondant du sud-ouest semblait buter contre une muraille invisible d'un bleu lapis les nuées venaient mourir là sur cette nouvelle frontière s'y disloquaient et glissaient vers le nord laissant Laroque à sec

hautes pressions maritimes aurait dit le chien si sa langue démesurée pendante ne l'empêchait de parler