c'est un fameux trois-mâts qui porte le nom d'un port à l'embouchure de l'Amazone, il faisait escale à Port-Vendres, un peu hautain parmi tous ces yachts sans classe que l'été nous amène
la visite est guidée sans saveur et au pas de course, le bateau sent le propre et la peinture les cuivres brillent et puis toutes ces cordes ces noeuds ces cabestans ces cartahus comme un grand piège à rêves et soudain le scoop à l'entrée de la salle de réception sur un tableau blanc un petit mot d'adieu signé par un simple prénom, c'est trop, c'est ostentatoire mais personne ne le remarque
vite toi qui as toujours plein de crayons dans tes poches, discrètement, le coeur battant, un t fera l'affaire, appelons-la martine...
Commentaires
Cinq euros la visite, c’était un peu cher et la file d’attente sous le soleil trop longue. Une glace à l’ombre nous a semblé être une bonne idée : assis à regarder ce vieux trois mâts à la coque d’acier de couleur noire. Mais ce qui m’a le plus fasciné ce jour-là c’est l’immense voilier contemporain amarré derrière notre trois mâts. D’une taille équivalente mais tout en matériaux modernes, blanc comme neige, une seule immense voile amenée électro-mécaniquement dans son logement. (Un homme seul doit pouvoir naviguer et faire toutes les manœuvres sur ce voilier !).
Le blanc et le lisse parfait de la coque me fascinaient et je l’imaginais comme un grand tableau blanc où quelque marin mutin (un nommé martin peut-être) aurait pu soigneusement écrire en majuscules :
« QUE PENSER DE L’AUGMENTATION DU CHOMAGE ET DE LA PAUVRETE QUAND UNE MINORITE GRANDISSANTE NE CESSE DE S’ENRICHIR ? ».
Vous parlez donc du Bélem ? Dommage, je l'ai raté, je sus passé à Port-Vendres fin juillet.
Ah ! "La Marine" (50 X 61) de Cartahu ... :)
@mécano...j'ai vu ce yacht avec ses grandes ailes de chauve-souris, j'ai pensé qu'ils tournaient un nouvel opus de Batman
le décalage est si grand avec cette richesse ostentatoire qu'il en est irréel, ils sont de l'autre côté du miroir, je suis certain que nous aurions beaucoup plus de plaisir à la manoeuvre d'une simple barque à la godille :-)
@Feuilly...eh oui vous l'avez raté le petit mot de mar(t)ine !
@Michèle...merci pour votre oeil d'aigle, j'ai corrigé !
@alix427 « … la manœuvre d’une simple barque à la godille. » Oui, c’est possible alix427 mais savez-vous que je n’ai jamais manœuvré à la godille et pour tout dire je n’ai plus vu personne le faire depuis mon enfance. J’avais bien essayé les rames et ça me paraissait déjà herculéen pour mes muscles de dix ans mais la godille, alors là ça me paraissait tout bonnement magique et d’un savoir-faire d’une très grande technicité, respect. Et puis plus jamais vu. Il faut dire que la mer s’est éloignée, et puis les petits moteurs hors-bords ont du se vulgariser et remplacer la rame…
@mécano...je sais pas si cela marche avec nos barques catalanes qui ont le cul pointu, il nous faudrait un cul droit pour fixer une dame de nage...