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  • matière noire et cetera

    Photo 207.jpgassis sous un aulne

    racines rouges au bord de l'eau qui chute

    ce toboggan de rochers a vu Würm

    nous n'étions que cellules à tisser

    je n'avais pas les mathématiques

    mais j'ai sorti mes yeux

    puisque tout reste caché

    nous n'en voyons pas la moitié

    autant les garder fermés

  • appelons-la martine

    Photo 202.jpg

    c'est un fameux trois-mâts qui porte le nom d'un port à l'embouchure de l'Amazone, il faisait escale à Port-Vendres, un peu hautain parmi tous ces yachts sans classe que l'été nous amène

    la visite est guidée sans saveur et au pas de course, le bateau sent le propre et la peinture les cuivres brillent et puis toutes ces cordes ces noeuds ces cabestans ces cartahus comme un grand piège à rêves et soudain le scoop à l'entrée de la salle de réception sur un tableau blanc un petit mot d'adieu signé par un simple prénom, c'est trop, c'est ostentatoire mais personne ne le remarque

    vite toi qui as toujours plein de crayons dans tes poches, discrètement, le coeur battant, un t fera l'affaire, appelons-la martine...

  • sureda dream

     

    Photo 174.jpgdans Sept jours à la Havane, il y a ce film de Pablo Trapero, Jam session, qui met en scène Emir Kusturica venu chercher un prix d'honneur pour l'ensemble de son oeuvre

    Kusturica est îvre, absent à son art comme à lui-même, la caméra suit son grand corps bourré dans les réceptions dans les hôtels dans les halls, il est îvre  il est indigne  il est fini il parle au téléphone il connaît des numéros par coeur

    son guide son interprète son factotum cubain, un petit homme rond à l'allure insignifiante le soutient au terme d'une longue nuit qui pourrait être sa dernière et le dépose dans un bar 

    débute alors une jam session où la musique le ramène un instant à la vie et Kusturica découvre que son guide, ce petit chauffeur de taxi est un grand trompettiste de jazz cubain mais le conte s'arrête là car la fée est morte

    je ne sais pourquoi au moment d'écrire cette note ce film m'est apparu comme une parabole

    Kusturica c'est un peu l'homme malade de l'Occident...


    nous sommes îvres nous avons

    tout cassé

    malgré la beauté des ruines qui demeurent

    nous regardons à côté

     

    pourquoi ce feu ce foehn ?

    il fait plus chaud qu'à Bamako

    il fait plus chaud qu'à Guantanamo

    et l'Afrique nous jette du sable