aux confins sud des Albères il y a La Jonquère
on allait autrefois au marché du dimanche matin
acheter des plants pour le jardin
c'est maintenant un village assiégé
par les zones commerciales et les temples du dieu camion
à La Jonquère il y a le jour
il y a aussi la nuit
le jour des vieux perdus vêtus de noir
s'échappent avec leurs cannes
s'attardent devant les friches tenues par des piquets de fer
ne poussent désormais que des sacs plastiques
où se dressaient jadis ses cerisiers