c'est une bonne tradition la Sant Jordi
et cela ne marche pas
avec les e-books !
alors je vous présente ce petit livre rouge
de Lawrence Ferlinghetti
le dernier des poètes beat, toujours debout à 93 ans
dans ce manifeste
tonique
il délivre sa définition de la poésie et de ce qui n'en est pas
il déplore le virage abstrait et technocratique pris par la poésie contemporaine
son absence de duende et de musique
vive la poésie debout !
* Poésie, art de l'insurrection/Ferlinghetti (Maelström Reevolution, 2012)
Commentaires
Je te fais signe à travers les flammes.
Le Pôle Nord a changé de place.
La Destinée Manifeste n’est plus manifeste.
La civilisation s’autodétruit.
Némésis frappe à la porte.
À quoi bon des poètes dans une pareille époque?
À quoi sert la poésie ?
L’imprimerie a rendu la poésie silencieuse, elle y a perdu son chant. Fais-la chanter de nouveau !
Si tu te veux poète, crée des oeuvres capables de relever les défis d’une apocalypse, et s’il le faut, prends des accents apocalyptiques.
Tu es Whitman, tu es Poe, tu es Mark Twain, tu es Emily Dickinson et Edna St Vincent Millay, tu es Neruda et Maïakovski et Pasolini, Américain(e) ou non, tu peux conquérir les conquérants avec des mots.
Si tu te veux poète, écris des journaux vivants. Sois reporter dans l’espace, envoie tes dépêches au suprême rédacteur en chef qui veut la vérité, rien que la vérité, et pas de blabla...
https://www.youtube.com/v/lKCblAJtzgE%26showsearch=0
@ Michèle
C’est gentil de mettre un lien vers Lawrence Ferlinghetti mais comme je ne comprends pas l’english, je me suis laissé ballotter par cette étrange langue étrangère.
« Américain(e) (Etats-unien(e)) ou non, tu peux conquérir… » . Effectivement, il y a quelques régionaux qui semblent tenir la route : Artaud, Char, Breton, Desnos, Crevel, etc… des plus classiques Rimbaud, Baudelaire, Hugo etc… mais il faut lire… Quant aux contemporains je ne connais pas sauf un tout petit peu ali427…
Cher Mécanofils
Moi non plus je ne comprends pas ce que dit Lawrence Ferlinghetti, mais ça ne fait rien, je le regarde et je l'écoute, et ça va... C'est la faute à Ali427 aussi, que voulez-vous que j'y fasse ? :)
Baudelaire et Rimbaud des classiques ? Parlez pour vous mon ami :) je suis une très mauvaise lectrice de poésie et l'école ne m'a pas arrangée de ce côté-là :)
Quant à Ali427, vous aussi lui trouvez un charme fou alors ? Z'avons bon goût je trouve...
Eh Ali vous fâchez pas et faites une bise à Léa.
@Michèle & Mécano
AHLALA vous exagérez ! J'ai une vrai tendresse pour les poètes Beat (s) que j'ai découverts à l'époque du lycée en traînant dans une librairie libertaire. Ferlinghetti qui éditait une revue dans les années 50 les a publié à leurs début, défendus lorsqu'ils étaient attaqués en justice et lui-même est resté un peu en retrait alors que...
J'ai trouvé ce texte traduit, je pense que Ferlinghetti ne m'en voudra pas de le faire circuler... ce n'est pas vraiment son style habituel mais c'est raccord avec mes arondes.
et merci pour vos chaleureux commentaires les amis !
LA LUMIERE DES OISEAUX
J’ai très tôt appris à aimer les oiseaux
la lumière des oiseaux le règne des oiseaux
dans les plus hautes cimes des arbres
foudroyés par la lumière
vivant à l’écart
leur vie de légèreté
ils vivaient à des années-lumière
si loin de nous
scintillants sous le soleil
très loin au-dessus du Bronx River Parkway
très loin au-dessus des falaises de l’Hudson
ils volaient en tous sens
légers comme des feuilles
(et ils étaient tels des feuillages
sauf en automne
juste avant qu’ils ne tombent)
s’appelant les uns les autres
encore et encore
très haut dans les airs
ou perdus dans le ciel
alors qu’ils s’élevaient là-haut
bien loin derrière le réservoir
où nous allions enfants
jacassant comme des oiseaux
le dimanche au crépuscule
alors que nous jouions dans la lumière déclinante
et entendions pour la première fois
les croassements lointains et étouffés
de notre propre nuit
(Lawrence Ferlinguetti, How to paint sunlight, 2001)