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les arbres debout

cela faisait quelque temps que je n'avais éprouvé un tel sentiment de paix
et où me demandez-vous ?
non pas sur une place occupée au milieu de mes frères humains pour une autre nuit debout mais
dans un arbre, un chêne blanc de belle taille
que j'avais l'intention d'utiliser comme affut pour observer quelques couples de ramiers

ce chêne possédait la particularité de se scinder en deux fûts parallèles
presque au niveau de la souche
et prenant appui sur cette fourche, il était aisé de se hisser
assez pour jouir de la proximité tranquille de ces géants feuillus
c'est une joie simple, un plaisir facile en vérité
et je m'étonne que nous ne soyons guère nombreux
à nous y adonner

fermer les yeux
une brise légère court sur la peau
la caresse d'un rayon de soleil
et la bande son de la forêt

aurais-je raté quelque chose d'important ?

Commentaires

  • (...)
    Chaque arbre est un dessin d'herbier -
    Mémoire accroissant cercle à cercle
    Une série d'alliances.

    (...)
    Ils sont de semaison si simple !
    Frôlant les souffles déliés
    Mais plongeant profond dans l'histoire -

    Et longés d'ailes, ouverts à l'au-delà.
    En cela pareils à Léda.
    Ô mère des feuillages, mère de la douceur
    Qui sont ces vierges de pitié ?
    Des ombres de ramiers usant leur berceuse inutile.

    Sylvia Plath (Arbres d'hiver)

  • @Michèle
    et bien le bonjour :-)
    j'aime beaucoup Sylvia Plath, même si la violence de ses visions me laisse parfois tout tremblant,
    mais je vois que vous avez choisi là un texte plutôt calme

  • Non, vous n'avez rien raté d'important. Seuls importent nos refuges dans les arbres :)

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