les abeilles à la piscine

 

dans la Vallée heureuse

il y avait un apiculteur

pas si heureux que ça

puisque ses abeilles mourraient

il mena donc sa propre enquête,

il n'y avait pas de cultures intensives dans ce coin des Albères

juste de la garrigue des vergers et des villas

après quelques observations il trouva la réponse,

lorsqu'elles avaient soif ses abeilles buvaient l'eau des piscines

une villa des piscines...

et que trouve-t-on dans l'eau des piscines ?

de l'acide trichloroiasocyanuric, de l'acide dichloroisocyanuric

du chlorure de benzalkonium contre les algues...

on n'en sortira jamais

Passagers clandestins

 

Si j'ai pu me gausser de çi de là de l'indépendantisme catalan

force m'est aujourd'hui de réviser mon impression première

tant cette Catalogne à naître pourrait bien devenir notre issue de secours

 

j'ai beau vivre à l'orée des forêts je n'en entends pas moins

d'étranges murmures portés par les fils qui parlent

des chuchotis d'hommes en colère mais une colère désorientée une contre-colère

une colère étroite

 

alors je rappelle à tous, aux rêveurs aux minoritaires aux boiteux

à tous ceux qui ne savent pas marcher droit ni rentrer dans le cadre 

que

 

les Albères sont idéalement bien situées à cheval sur la frontière

et bien dotées par l'Histoire en passagers clandestins

que la Catalogne est  primo-vaccinée contre la peste colorée

même si...

même si...

 

 

 

 

Gregal tardif

 

 

mais qui donc frappe si fort à la porte ?

c'est la mer

tu n'avais qu'à te cacher

elle viendra te prendre toi et tes frères

elle n'est pas pressée

avec ses présents qui ne vivent que noyés

elle te tressera une couronne

de nacre et de sel

de nacre et de sel ouais !

Oli ! (2)

je n'ai pas chanté l'olivier avec beaucoup de chaleur,

c'est que je le vois de plus en plus comme un arbre d'élevage

comme ces troupeaux de pêchers qu'on a par ici

je l'aime bien quand il n'est pas trop accompagné

il faut qu'il surprenne

qu'il soit à sa place

Oli !

au début du siècle dernier le village comptait autant de moulins à huile que de moulins à blé

survint ce gel de Février 1956

on estime à 80% la destruction de l'oliveraie française, les arbres piégés en pleine remontées de sève après un hiver très doux avaient éclaté

six millions d'arbres furent coupés...mais pas partout

clémence des Albères, oubli des hommes et de leurs coopératives....

entre Argeles sur mer et Le Boulou, sur le piémont des Albères, les rescapés de cet hiver historique passèrent quelques decennies dans l'ombre des ronces et des friches avant de renaître grâce à quelques associations.

Depuis une quinzaine d'années de nouveaux agriculteurs ont repris le chemin des oliviers et l'huile du Roussillon coule à nouveau. De jeunes arbres sont plantés, les vieux retrouvent forme et vigueur grâce à la taille et l'oeil se réjouit. Un petit bonheur en somme, ils ne sont pas si nombreux...

 

 

...et un peu de pub pour les copains

http://moulindullevant.com/PBSCCatalog.asp?CatID=961794

http://montesquieulesalberes.blogs.lindependant.com/tag/moulin+%C3%A0+huile