La neige comme un filtre. Un filtre puissant, un révélateur en N&B du divertissement et du détournement dont nous sommes victimes, esclaves consentants au quotidien d'un réel hypertrophié colorisé au maximum. Une fête foraine en continu avec des voix d'enfants, des explosions de pétards des confettis et le masque clignotant de la mort qui passe au ralenti.
" Petits départs et autres véhicules " - Page 74
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neige again (2)
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neige again
la neige again
le sourire dans les yeux l’étincelle
la neige comme conditionnement féerique comme agitateur de grelots
Cendrillon n’est pas loin des nains la grimace non
le moindre objet prend des allures de farce
on ne reconnaît rien
chaque forme surlignée au pinceau blanc
alourdie penchée sur le chemin menace
rien ne manque tout masque
le petit bois le holly wood la neige
révélateur du détournement
on attend l’ordre du passage
à l’Ouest
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Cache-nuage
Il est tombé un peu d'eau. En rentrant les chiens j'ai entendu l'appel des crapauds.
La pluie était si fine, elle a laissé sur les feuilles un film d'argent.
Un miroir pour la lune qui joue à saute-nuage.
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Tempête
Sur la carte satellite, cela faisait comme une pieuvre, une méduse, un grand continent blanc
une dépression, furieuse.
Le vent mugit, un moteur. Tout penche
On se regarde, hébétés, ne sachant plus quoi dire ni que penser.
On voit des arbres s'envoler.
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Brumes
Du village il ne reste que quelques murs à la faveur des halos.
Ça lui fait comme une bouche édentée. La brume a tout pris, tout gommé
posant le silence à la couture du réel
le rêve enfin rabouté.