mais quelle manie d'habiter ainsi les crevasses les pics les promontoires les limites
cette esthétique de l'hermitage ce goût du rien qui pousse plus austère que moi tu meurs
mais peut-être n'est-ce qu'une erreur de lentille, ces montagnes étaient sans doute plus fréquentées au XIIe siècles que de nos jours
qui habitait ici, leur histoire s'est perdue
en compagnie des arbousiers et des genevriers centenaires j'ai fait le tour du roc cherchant le moyen d'accéder à cette forteresse naturelle
laissant là chien et bagages, la faille qui s'élargissait au-dessus commençait par quelques mètres de falaise à pic. Peu après, un mur grossièrement maçonné devait faire office de poterne
débris de tuiles au sol tessons d'hiver éboulis fondations il ne restait rien d'autre qu'une probable citerne au sommet aux moellons bien ajustés avec des restes d'enduit
un peu plus haut un vieux tee-shirt et une chaussette volaient au vent accrochés à une hampe de fortune
à la longue vue j'aperçus de l'autre côté de la vallée les vaches tremblotantes à proximité de la baraque des Couloumates, sans doute le troupeau du berger Miralles
fagines ou massanaises ?
vite redescendre avant que mon chien ne meure
- ah quand même, monsieur fait son grimpeur aux mains nues et moi je me ronge les pattes !
- allez le chien c'est fini, viens on va faire fumer les baskets !