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  • Down by the river

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    et me voici par un autre chemin rien de moins que la via Heraclia, la voie romaine qui franchissait l’Albère par le col de Baillaury puis celui de Banyuls ... trois points de passage pour un si petit massif, cela donne une idée de la géopolitique d'il y a 2000 ans

     

    maintenant la voie pavée de jadis ne sert plus à grand-chose la végétation a mangé les ruines, celles de l’abbaye cistercienne de Valbonne celles du hameau de Torreneulos, une ancienne base des Templiers

    ne restent aujourd’hui que quelques viticulteurs venus aujourd’hui pour attacher la vigne et quelques llanuts réfugiés  de tous les Guéant de tous les Sarkosy de tous les Hortefeux de tous les Besson, un miracle...

     

    on dit de la vallée du Ravaner qu'elle est une frontière et cela saute aux yeux

    granites au Nord-Ouest et pentes raides et terrasses ensauvagées où semblent flotter les troncs des chênes-lièges et plus haut encore la ligne de crête qui monte jusqu'au pic des quatre termes auréolé de nuages noirs

    schistes au Sud-Est, on dit qu'il ne gèle jamais au sud du Ravaner, le ciel est bleu liquide et la mer au côté et les terrasses tirées au cordeau de l'appellation Collioure grimpent jusqu'aux sommets des collines alignant leurs ceps comme autant de bouteilles promises sur des étagères...

    rap des grenouilles solo d'un rossignol c'est l'époque des cistes mauves des cistes blanches des campanules et des marguerites et cela continue tout au long du chemin, j'avril et je le sais bien qu'on se tue qu'on s'étripe et les mouches bleues prolifèrent en Mediterranée...

    un vieil hippie dans sa berlune (*) me salue en joignant deux doigts de sa main, je passe devant leur campement étonnant fait de casots troglodytes, les sages ayant repoussé quelques chapitres de LOOPSI 2, ils ont encore de beaux jours devant eux...

    et c'est tant mieux

    et je me surprend à siffloter quelques mesures de Down by the river de ce bon docteur Neil

    - hey man, un vieil hippie ça fait pléonasme, dit le chien

    - détrompe-toi sac à puces, c'est un oxymore, ce n'est pas le hippie qui vieillit, c'est le monde qui se ride !

     

     

     (*) Note du traducteur : berline ayant plus d'un aller-retour Terre-Lune au compteur

  • explosion

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    tiens, quelque chose de Brocéliande cela doit tenir à la gestion de la forêt où plutôt à son absence pas de gestion invasive c’est la forêt qui se gère qui se digère

    dans les deux cas elles sont anciennes, on dit même que celle de la Massane serait un reste de la forêt primaire une forêt de hêtres et de chênes blancs et puis quoi encore

    Voir cette forêt comme un système pileux

    cette tendance à sentir la planète comme un organisme me perdra

    je suis dans les cheveux de la Terre je pense aux racines ce que j’ai là devant les yeux il y en a autant en dessous

    et cet ami qui ne parlait que d’humus où a-t-il posé son bagage ?

    Mais cette fois-ci je ne dirais rien des arbres des reflets verts et des jeux de lumière

    et l’air

    comme j’aimerais avoir la truffe de mon chien

    -juste une heure une heure seulement...-

    cela doit être une explosion

    mais

    c’est comme si je montais en apesanteur

    la beauté est à chaque pas mais je ne veux rien de tout cela pas cette fois

    ce que je cherche là c'est

    juste une infusion de paix

    quand tout brûle encore

    en bas

  • les pieds dans l'eau

    DSCN1853.JPGmarcher comme ça les pieds dans l'eau

    depuis toujours j'y puise

    et se joindre aux limites

    le froid la peau le sable et la mer s'en fiche

    comme j'aimerais parfois

    être ce rocher

    cette année je n'aurais pas vu les cerisiers

    en fleurs les cerisiers au fond du jardin