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  • quand j'serais grand...

    DSCN1524.JPGje parlais à mes courges, fort mal en point (il leur faudrait des ombrelles) et puis il y avait ces gros coléoptères qui passaient au dessus du jardin, des avions avec du bide

    par ici on reconnait le bruit des canadairs bien avant de les voir, à cause du son bien grave de leurs turbines à hélices

    mais comme ils étaient aux couleurs sang et or, je me suis dit qu'il s'agissait peut-être de navettes spéciales pour ces gros bébés de l'USAP ou du Barça,

    vous savez, les millionnaires en short

    mais non mais non, ça brûlait du côté de la Jonquère

    La Jonquera c'est un peu notre Sodome et dieu (qui est peut-être socialiste) se vengeait à sa manière un peu primaine de l'existence du plus grand bordel d'Europe, le bien nommé Paradisio

    toute la journée les avions ont survolé le village, partant à la guerre et virant sur l'aile dès les premières crêtes, signe que le front s'était rapproché

    le vent tournant nous apportait des odeurs de bois brûlé, des panaches de fumées inquiétants montraient parfois le bout de leur nez et puis les coléoptères sont allés se coucher

    quand j'serais grand, j'serais pilote de canadair

    la nuit

  • éloge de la fuite (*)

    depart michel 095.jpgces routes qui mènent à la mer

    aiguisent la tentation de la désertion

    filer vers le bord des cartes

    là où les chemins semblent coupés

    glisser dans les interstices

    s'échapper debout

     

     

     

     

     

     

     

     

    (*) souvenir d'un livre d'Henri Laborit qui avait inspiré un bon film d'Alain Resnais

  • Hugo et quelques prunes

    depart michel 131.jpgde retour d'une petite course, je me suis arrêté devant la horta du paléontologue,le maître des lieux taillait une haie de chèvrefeuille

    je l'ai donc entrepris de la nouvelle voracité des oiseaux, un de mes thèmes de prédilection ces derniers mois car passées les cerises, les abricots avaient fait les frais de leurs commandos ailés

    l'homme est cultivé, de discussion agréable et pendant que nous devisions arrive à l'improviste le chanteur (*), le sourire aux lèvres et le cahier sous le bras

    je ne lui avais jamais vu une mine aussi radieuse. A sa façon d'aborder le paléontologue, j'ai compris que ces deux-là se connaissaient mais ne s'appréciaient guère

    que le talent du chanteur n'était pas apprécié par le jardinier, lequel préférait le silence au grégorien profane et pouvait à l'occasion se révéler en parfait grognon.

    Le chanteur me lut alors un petit texte de sa composition, assez classique au demeurant, puis disserta un moment sur l'oeuvre poétique du vieil Hugo, sa carrière politique et l'éloge du socialisme véritable et j'y serais encore si je n'avais su profiter d'une éclipse pour m'échapper

    un peu plus bas je me suis arrêté auprès des aulnes vénérables du petit pont aux suédois, les rayons du soleil traversaient les frondaisons, se teintaient de vert et j'ai découvert là un prunier étonnant avec de grosses baies noires au goût sauvage

    dire qu'il y en a qui s'emmerdent à la campagne...



    http://petitsdeparts.hautetfort.com/archive/2011/02/14/il-chante.html

  • des lignes et du vin

    canon 017.jpgil y a de l'homme il y a des lignes

    et puis sans trop pousser le bouchon

    il y a de l'homme il y a des vignes

    celles-ci entre Port-vendres et Banyuls

    dans les Albères sèches

    ce sont nos antirizières

    lignes pour récupérer l'eau de pluie

    lignes pour retenir la terre

    il y a tant d'amour dans ces murets de schiste