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  • Qui voit Montbranc (saison 2)

    Photo 027.jpgmais quelle manie d'habiter ainsi les crevasses les pics les promontoires les limites

    cette esthétique de l'hermitage ce goût du rien qui pousse plus austère que moi tu meurs

    mais peut-être n'est-ce qu'une erreur de lentille, ces montagnes étaient sans doute plus fréquentées au XIIe siècles que de nos jours

    qui habitait ici, leur histoire s'est perdue

    en compagnie des arbousiers et des genevriers centenaires j'ai fait le tour du roc cherchant le moyen d'accéder à cette  forteresse naturelle

    laissant là chien et bagages, la faille qui s'élargissait au-dessus commençait par quelques mètres de falaise à pic. Peu après, un mur grossièrement maçonné devait faire office de poterne

    débris de tuiles au sol tessons d'hiver éboulis fondations il ne restait rien d'autre qu'une probable citerne au sommet aux moellons bien ajustés avec des restes d'enduit

    un peu plus haut un vieux tee-shirt et une chaussette volaient au vent accrochés à une hampe de fortune

    à la longue vue j'aperçus de l'autre côté de la vallée les vaches tremblotantes à proximité de la baraque des Couloumates, sans doute le troupeau du berger Miralles

    fagines ou massanaises ?

    vite redescendre avant que mon chien ne meure

    - ah quand même, monsieur fait son grimpeur aux mains nues et moi je me ronge les pattes !

    - allez le chien c'est fini, viens on va faire fumer les baskets !

  • Qui voit Montbranc...

    Photo 022.jpgil a mauvaise réputation

    ce pPhoto 021.jpgiton rocheux, gardien de pierre de la vallée de Lavall

    on dit qu'une forteresse y fut démantelée qu'au Moyen-Âge on entendait les cris des suppliciés

    sur des chroniques d'alors on parle de pierre rougie de sacrifices  pourquoi pas mais tout cela aiguise la curiosité n'est-ce pas

    je n'avais pas convoqué le Club des Marcheurs Aléatoires étant pour une fois certain de mon but mais rien ne se passe jamais comme prévu c'est connu à commencer par le chemin car de chemin il n'y avait pas tout simplement

    j'ai donc navigué à l'estime comme les pêcheurs par temps de brume, la brume ici étant verte et montée sur pied d'écorce mais si drue qu'on pouvait se croire dans un tunnel et marcher ainsi jusqu'au bord du monde

    cela commençait par une large voie raide à mourir, une draille ou qui sait, l'ancienne voie romaine rafistolée par Philippe le Hardi pour faciliter le passage de son armée en route vers Figueres mais je n'imaginais pas de chevaux ou de chariots passer par ici, la vénérable voie devait passer plus au Sud en longeant la rivière...de fait mon chemin se terminait en eau de boudin dans un grand fatras d'écorces de liège

    il y en a de beaux spécimens dans les sous-bois, leurs peaux neuves allant du rouge carmin à l'orangé et puis des giroflées, quelques entolomes livides et de petits bolets craquelés qui bleuissent

    alors chercher à nouveau les sentiers, à la fois lecture et instinct mais cette entreprise a-t-elle un sens ?

    le roc est là sur ma droite

    avant l'escalade, un trou d'eau rond comme un oeil alimenté par une source où l'eau coule en glissant sur les rochers, éclairé par le vert presque fluorescent des fougères

    le chien s'y vautre avec délice, je me sens pardonné.

     

     

     

  • retour au Tassio

    canon 010.jpg

    je n'avais pas repris cette route depuis les inondations de la fin Novembre 2011 et là en raccompagnant Charlie, j'ai pu mesurer ce qui restait à reconstruire plus de six mois après le déluge

    la retenue d'eau encombrée de galets jusqu'au faîte du barrage, des centaines des milliers de mètres-cubes à déblayer...

    je ferme les yeux un instant en l'écoutant parler

    c'est comme si j'y étais

    ce jour-là, protégé par l'auvent de sa maison, Charlie a passé la journée puis la nuit à regarder le Tassio pris de furie

    la rivière enveloppait le barrage

    le remuement des pierres qui roulent

    et le choc des blocs

    le vacarme de la chute d'eau

    d'où venaient tous ces galets ? tout ce sable ? la rivière a raclé les fonds, dénoué ses lacets, retourné ses tiroirs. Cette vallée en entonnoir, évasée au fond, qui recueille toutes les eaux de tous les versants et se termine par des gorges, un bouchon ...

    il nous faudrait des chercheurs d'or tamisez tamisons et puis j'ai dans la tête cette chanson celle d'André Minvielle "K you K Yaw", j'en suis sûr vous connaissez