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Blog - Page 60

  • Montana, suite et fin

    DSCN1812.JPGau début je me suis dit que le Montana c'était un peu comme les Pyrénées, des loups des ours (plus guère) mais des cerfs à la place des wapitis, pas d'orignans mais des sangliers en pagaille, bref des montagnes des forêts et même ces histoires de tronçonneuse et de bois à couper, les manuels techniques le bricolage, se servir de ses mains pour saisir autre chose, la vie au grand air et l'attention portée au mille et unes choses de la nature mais la ressemblance s'arrête là du moins en ce qui concerne mes Pyrénées à moi, les Albères catalanes, question de climat...mais plus à l'Ouest en suivant la chaîne on doit bien trouver quelques disciples de Thoreau ou des écolos orthodoxes bien de chez nous déguisés en hommes des bois...

    ce qui m'ennuie chez Rick Bass, c'est son côté développement personnel, son sentiment de culpabilité envers ce qu'il est ou ce qu'il fut si bien que son séjour au Montana se transforme en cure de rédemption

    je ne pense pas que la vie au contact de la nature rende meilleur, il suffit juste de savoir ce que l'on veut

  • la saison des pluies

    DSCN1654.JPGj'aime cette vieille chanson de Gainsbourg

    mais encore plus la version récente de Stacey Kent,

    fin Octobre et Novembre  c'est la saison des pluies dans les Albères et on ne rigole pas par ici avec ces grosses dépressions qui remontent les côtes espagnoles et se fixent sur les Baléares

    et ce soir on en attend une belle

    il y a quelques années une femme a été emportée par le torrent qui dévalait les rues du village

    mon météorologue attitré, le colosse, qui rentrait chez lui avec une grume de châtaignier sur l'épaule a levé le doigt vers le ciel d'un air entendu alors j'ai cueilli les derniers coings les dernières framboises rangé tout ce qui pouvait s'envoler

    et curé les agulles, ces petits canaux d'irrigation qui traversent le jardin, les nuages qui depuis ce matin restaient collés aux crêtes commençaient à descendre dans les vallées comme une grosse vague et le vent du sud s'est levé

    j'ai lu quelques pages de Rick Bass puis en rentrant du Montana je suis allé tapoter le cadran du baromètre qui affichait Beau temps avec son arrogance de mécanique

    c'est alors que le chat Léon qui me surveillait depuis un moment s'est allongé sur le clavierrrrrrrrr alors je suis retourné au Montana avec lui

  • cueillette

    DSCN1773.JPG

     

    en passant par les jardins abandonnés

    même abandonné un jardin reste beau

    j'ai longé le correc de la blanca puis recoupé la sente de chèvre qui redescend jusqu'au village

    là, une réunion de chanterelles, elles se trahissent par leur couleur éclats d'or sous les feuilles

    puis la surprise de quelques poignées de belles châtaignes que nous ferons griller accompagnées de vin nouveau comme il se doit

    et je suis repassé par gourmandise dans le petit bois de plaqueminiers où m'attendent j'en suis certain

    quelques kakis sauvages presque confits dans le jus sucré

    sur mon chemin j'ai croisé le poète avec ses chiens on a au moins ça en commun, il avait l'air occupé il ne faut pas le déranger quand les mots l'absorbent

     

     

  • des sapins

    DSCN1777.JPG

    mais pourquoi avoir planté ces sapins au col de l'Ouillat

    ces sapins idiots au milieu des feuillus qui les snobent ostensiblement

    en se tournant vers la pente

    la traversée d'un bois de sapins me met dans un état dépressionnaire

    c'est ainsi je n'y peux rien le sapin m'oppresse et cela vient de très loin

    ces grands troncs sombres ces écailles

    et le crépuscule à toute heure

    rien d'intéressant ne pousse à leurs pieds et cette acidité remonte par les miens

    - arrête tes jérémiades, dit le chien, c'est bientôt terminé et puis moi je les aime bien les sapins

    - bon d'accord, tu as sans doute raison mais il faut changer de point de vue pour les apprécier, ne pas être en dessous

    -et puis quoi encore ? vas-y si tu veux moi je t'attends là

     

  • la frontière

    DSCN1780.JPGje me suis demandé la raison d'être de ces barbelés de frontière

    étaient-ils déjà là entre 1940 et 1944 lorsque de nombreux jeunes gens fuyant la France occupée et le régime de Vichy passaient par les cols des Albères (*) pour tenter de rejoindre les forces alliées ?

    et le plus souvent les geôles espagnoles

    étaient-ils déjà là en 1939 lors du passage de l'armée républicaine en déroute poursuivie par les troupes du général Franco ?

    non, il ne s'agissait probablement que d'une clôture à vaches que les bovins abandonnés là depuis le tarissement des subventions européennes franchissent allègrement pour aller vers où l'herbe est plus verte et accessoirement dans nos jardins...

    mais le brouillard a tout effacé

    ce qui sort de notre champ de vision continue-t-il d'exister ? Faut-il encore rechercher ce que l'on ne voit plus ?  Au bout de combien de temps faut-il le considérer comme perdu ?

    et si tout cela n'était qu'un rêve éveillé ?

     

     

     

     

     

    (*) "Cols des Albères, portes de la liberté", Collectif d'investigation Historique. (2009)