l'exploitation industrielle du sexe des femmes,
on peut appeler cela autrement, il y a d'autres mots, normatifs, qui déculpabilisent ou dévitalisent la réalité
la réalité c'est que la traite des êtres humains est installée au cœur de nos démocraties avancées (comme on dit d'un fromage...)
elles viennent de toutes les rives, Méditerranée et Mer Noire essentiellement car le client préfère les blanches
elles sont coachées, accompagnées, protégées c'est à dire vendues achetées par des clans des familles, surtout caucasiennes ou balkaniques
puis c'est le voyage en Espagne
elles suivent les routes traditionnelles du trafic de la contrebande et de la drogue en passant par les poches vides de l'Europe,
Bulgarie, Roumanie, Kosovo, Albanie, ses dents creuses
elles commencent la journée à l'alcool finissent la nuit aux psychotropes qu'elles vendent aussi
il y a plusieurs catégories d'établissements, des clubs chics, des puticlubs et des abattoirs
il y aurait à la Jonquère deux fois plus de filles que de chambres
les transactions se font parfois dans les cabines des camions
filles de joie...
* Revue "Ruixat" (Editions Trabucayre, n°1 & 2, Perpignan)
Commentaires
Un premier pas (tout petit) est fait en France avec loi de pénalisation des clients, votée à l'Assemblée en décembre (je ne sais pas si on est allé jusqu'à inscrire que l'exploitation du sexe était un "délit").
Mais ça ne suffit pas, vous avez raison de dire que la traite des humains est installée au cœur de nos démocraties avancées (comme on dit d'un fromage). Elle est consubstantielle de l'ultralibéralisme. 3 milliards le chiffre d'affaires de l'exploitation du sexe en France, 32 milliards en Europe. Selon le rapport de l’OCRTEH (Office central pour la répression de la traite des êtres humains) en 2010, plus de 90 % des personnes prostituées de rue ne sont pas françaises. Un grand nombre d’entre elles ont été obligées de louer leur corps après avoir contracté une dette auprès des réseaux qui leur ont permis d’arriver en France.
@Michèle
Oh les lois, ce feuilleté de bons sentiments, je n'y crois guère. Bien sûr il faudrait mettre "de l'éthique dans la braguette" ...que ces "mâles de la contrée" puisse prendre conscience de la situation de ces jeunes femmes mais ne rêvons pas. De plus les politiques locaux ne bougent pas...quelle que soit leur étiquette ...
L'horreur, c'est cette exploitation industrielle, cette chosification des corps, on sait où cela mène. Les mafias ont construit un nid dans ce coin de catalogne.