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Blog - Page 53

  • un soir à la plage

    vendangeurs, alberaon est du mauvais côté

    de la Méditerranée

    pour le soleil couché

    qu'importe les couleurs la plage ce soir

    accueille les vendangeurs

    une coll (*) de Corsavy qui travaillait

    sur le Clos de Paulilles

    rien d'une coll institutionnellle

    débarquée d'Espagne en minibus,

    plutôt le genre communautaire

    on dit maintenant colocataire (?)

    et les enfants regardent ces adultes un peu fous

    qui se baignent nus fument de drôles de cigarettes

    et boivent le vin au goulot

    on échange des âneries

    on trinque à la lune

    tiens la petite Lili s'est endormie sur ses coussins de sable

    alors à l'année prochaine

    cette fois-ci il fait vraiment noir

     

     

     

     

    (*) coll : une bande, une équipe de vendangeurs. Alain a raison (voir commentaire) le mot correct s'orthographie colla. una colla de brètols, une bande de voyous

  • à l'improviste

    DSCN0040.JPGvous, je sais pas mais

    depuis quelques années mes amis fondent

    et voilà que j'ai perdu Charlie

    enfin pas perdu pour tout le monde

    on le dit du côté de la vallée heureuse, oh rien du Changri-lâ, juste une petite vallée en cul-de-sac en amont de Sorède où l'on a construit des villas pour riches dans un paysage de rêve

    on n'avait peur de rien dans les années soixandix

    c'est là qu'il trouve ses clients Charlie, maçon, au chevet du mur mais sans étiquette ni numéro de sécu. C'est un personnage albérien, une légende, il a traversé toutes les utopies, disparues depuis de mort violente, et il continue de tourner dans sa vieille ambulance en attendant leur retour, il en est persuadé

    c'est une des rares personnes que j'ai rencontrée à l'oreille

    un jour où je marchais dans la sureda, la forêt de chênes-lièges, j'entendis un sax ténor reprendre le thème d'Ornithology

    un chant d'oiseau be-bop à 220 à la noire

    pas de Charlie sans musique c'est son oxygène, chez lui il y a plus de guitares que d'assiettes

    mais à l'improviste, c'est parfois jamais et le silence

    ce doit être une question de fréquence ou d'amplitude

    et peut-être de cycles

    allez il faut que je monte chez lui, que je lui montre cette nouvelle guitare

  • un port, une porte

    DSCN2064.JPGc'est à Port Bou, ce sont toujours les Albères mais en Espagne, une Espagne qui fait de nouveau danser le monde mais sur un blues, le blues des marchés

    ici, Walter Benjamin est partout, trace et aura, lui qui n'y aura passé guère plus de 24 heures

     

    "Trace et aura. La trace est l’apparition d’une proximité, quelque lointain que puisse être ce qui l’a laissée. L’aura est l’apparition d’un lointain, quelque proche que puisse être ce qui l’évoque. Avec la trace, nous nous emparons de la chose  ; avec l’aura, c’est elle qui se rend maîtresse de nous."

     

    c'est extrait du "Livre des passages". On n'a jamais retrouvé son corps, ni le précieux manuscrit qu'il transportait avec lui.

     

     

     

     

  • Port Vendres

    DSCN2024.JPGmême fatigué un port reste un port

    d'où l'on est arrivé

    d'où l'on partira

    mais un port sans passagers

    presque sans poissons

    où sèchent les thoniers

    où rouillent les filets

    avec des sourires d'anchois des quotas

    et quelques projets immobiliers

     

    en attendant

    les grands cargos du Mozambique

    les containers d'United Fruits

    les mouettes rieuses les goélands cendrés

    et les buveurs ronds et carrés

     

     

    passe au large

     

     

     

  • de la horta

    DSCN2010.JPGdans le vieux village construit en colimaçon autour de son donjon il n'y avait pas de place alors les jardins sont à l'extérieur des murs désolidarisés des maisons chaque famille a le sien celui-là c'est le mien

    tomates courges aubergines poivrons des variétés de haricots de salades et aussi quelques originaux

    des coquerets du Pérou et cette années des plants de papaye

    des daturas se sont invitées et aussi du pourpier sauvage

    la vigne borde ce petit monde ombragé par les agrumes et deux oliviers qui ont trouvé leur place et j'en oublie car la liste serait trop longue

    et que dire de plus d'un jardin, un mélange de tradition et d'expérimentation, un lieu d'apprentissage où l'humilité est une vertu car tout est toujours à recommencer et diable que la terre est basse !

    et je me dis que le barbu aurait été bien inspiré d'être jardinier au lieu de jouer au berger cela aurait changé bien des choses...