ma douleur est assourdissante
nul oiseau jamais ne chante
sur cette branche noire et nue
les oiseaux ne courent pas les rues
où est-elle la main innocente
qui a tordu le cou
à l’amour fou
où est-elle l’absente
dont le silence est un trou
qui fait ma douleur si violente
© Hervé Prudon
Blog - Page 7
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sale anniversaire
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divergeance
Chemin de Sargé, chemin des Fontenelles, chemins creux communs des pays de bocage. Ils courent entre les champs, ils sont sa couture. Entre deux talus, bordés de haies et de trognes dans un couvert permanent, parfois comme un tunnel.
Ils sont certainement aussi vieux que le pays.
C’est aussi un merveilleux biotope, une frontière naturelle, un refuge pour les bêtes, pour les hommes aussi
Chouannerie, guerres de Vendée, abris contre les bombes, raccourcis.
Quand je les ai découverts à mon tour vers le milieu des années 70, ils n’étaient plus utilisés
mais façonnés par les hommes qui les avaient oubliés, il en émanait une impression d’abandon comme une maison fracassée ouverte aux quatre vents. La ronce y courait,
des ferrailles rouillées des carcasses,
je les ai trouvés merveilleux.
L’étalement de la ville et de ses quartiers les avaient meurtris et tronqués mais ils continuaient d’exister, comme un pied de nez, un échappatoire.c’est à ce moment que nous avons bifurqué,
lorsque nous avons abandonné les chemins.
© Photo Blue Rabbit "Un chemin dans le chemin" . 2017 -
les terrasses de l'Ouillat
c'est de la gloutonnerie, nous avons toujours faim
plein la bouche mais encore on se ressert
et peu à peu le paysage se privatise
il disparait à nos yeux
il se voile d'une taie grise -
l'empire du laid
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martinets vs drône
la rumeur court au village qu'un drônaute qui pilotait son engin
au milieu d'un essaim de martinets noirs à l'heure de la sieste
se retrouva soudain cerné par trois indigènes qui,
dans un anglais approximatif, lui rappelèrent les lois en vigueur
tout en lui intimant d'aller drôner ailleurs