tous couchés empilés
les petits soldats des bataillons fruitiers
même pas malades
même pas vieux
juste une absurdité
Blog - Page 8
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les bataillons fruitiers
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le chemin des fées
sans cesse il faut ralentir
on reçoit trop tout le temps
du nouveau
du nouveau nouveau
du nouveau pas terminé
du nouveau à venir
c'est comme une intoxication,
l'accélération -
la rumeur
et toujours la rumeur du monde
au fond le bruit des moteurs
c'est comme une migraine
derrière le clapotis du lac
derrière les cris de joie des jeunes hirondelles
cet essaim de machines ne prend pas de repos -
les communautés libertaires
maintenant je l'ai lu le livre qui raconte l'histoire des expérimentations communautaires d'aqui. J'y ai retrouvé avec plaisir la prose de Jacques Geneste, comme s'il était là, à côté. C'est dans un texte sur le Mas Julia dans les Albères. Mais il y a plein d'autres textes. Ce sont des hommes et des femmes qui ont vécu ce mouvement des seventies à la française, c'était il y a 45 ans...
Le retour à la terre, l'écologie, la remise en cause de toutes les structures établies, de tout le système, de la famille à l'économie. Le chantier était trop vaste pour les jeunes épaules de ces révolutionnaires du quotidien, et puis les idéologies, toujours généreuses mais souvent embarrassantes s'y mêlaient. Des expérimentations donc, des recherches presque, avec ce que cela comporte d'échecs, mais toujours enrichissantes et déterminantes pour ceux qui les ont vécues.
L'écho de ces aventures sociales est toujours perceptible. Le feu n'est pas éteint.
Encore des petites graines d'anarchie...
Merci à Jean-Pierre Bonnel et à Paul Gérard. Ce livre manquait. Il sera désormais présent dans toutes les bonnes bibliographies sur le mouvement libertaire.
* Les communautés libertaires / Jean-Pierre Bonnel, Paul Gérard (Editions Trabucaire, 2016) -
dimanche à la campagne
puisque tout tourne on s'accroche à ce qui ne change pas, on doit de loin ressembler à ces grands singes qui se déplacent en se balançant d'arbre en arbre...
sur le chemin de la fontaine avec ma dame-jeanne, je fus d'entrée dévié de ma route par un beau frêne tout gonflé de samares puis par des nombrils de Vénus rouges dont les feuilles semblaient brûler sur la terre ocre du talus. À côté, une racine de chêne se donnait des airs d'araignée avec ses longues pattes filiformes. Que de distractions ! Autant faire le détour par les jardins du haut en passant par le chemin des fées qui grimpe, encaissé avec ses grosses pierres bizarres qui se languissent d'un ancien ruisseau.. Sur le plateau, je discute un peu avec le jardinier sauvage. Une genette lui a saigné deux poules mais il se refuse à la piéger. Cet homme est un sage. Les verts éclatent. De retour à la fontaine, j'applique la maxime du vieux poète. C'est vrai, le premier enchantement est pour soi.