l'été c'est comme une vague
vive humide et chaude
qui n'en finit pas de déferler
mais on sait, d'un savoir absolu
qu'un jour elle finira
et qu'alors reviendra la pluie
les ciels chargés les ennuis
et la vie qui va
poesie - Page 3
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l'estiu
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au mas del ca
C’est un village de toile dans un recoin paisible des Albères,
vu de loin on dirait un camp dressé à l’orée d’un champ de bataille
mais vu de près c’est tout le contraire,
chaque tente chaque stand dont les tissus volent au vent,
propose une piste, une voie, un chemin
pour le corps pour l’esprit pour l’âme
pour repousser le mal
la magie noire n’a pas disparue
elle a simplement changé de nom
elle s’appelle maintenant marchandisation
elle détruit elle pille elle pirate
C’est un ogre, un moloch
il a toujours faim
il appelle à la violence à la lutte de tous contre tous
mais que peut-il contre la détermination de ceux qui veulent vivre autrement
Le champ de bataille c’est la planète
Et nous ne sommes plus seuls
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le retour du dragon (2)
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des forêts
monter jusqu'aux hêtres, allez !
pousser le cœur et le souffle
et puis leur prendre un peu de cette force qu'ils ont
leurs troncs déliés presque blancs
sont une offense
et cette toison rousse
ardente comme une armée irlandaise
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sale anniversaire
ma douleur est assourdissante
nul oiseau jamais ne chante
sur cette branche noire et nue
les oiseaux ne courent pas les rues
où est-elle la main innocente
qui a tordu le cou
à l’amour fou
où est-elle l’absente
dont le silence est un trou
qui fait ma douleur si violente
© Hervé Prudon