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albera - Page 19

  • un nid de vautours

    DSCN1810.JPGil ne reste plus grand chose de la forteresse d'Ultrera, quelques pans de murs au milieu de genévriers centenaires, perchée à quelques 800 mètres d'altitude, cette aire des vautours (son origine étymologique) contrôlait le col de la Massane ainsi que le chemin des crêtes

    romaine à l'origine puis sans doute délaissée elle est reprise en 673 par les Wisigoths en 739 par les Arabes en 811 par les Carolingiens

    catalane puis aragonaise elle est de nouveau prise par les français en 1675 puis démolie l'année suivante...on ne s'embarassait pas alors de conservation du patrimoine !

    mais l'intérêt, s'il en est un, à cette photo floue prise un jour de grand vent

    tient à l'arrière-plan, cette étendue bleue, laiteuse dans sa brume d'automne

    n'est pas un ciel tombé trop bas c'est la mer

    dès que l'on prend de la hauteur en marchant vers l'Est, elle vous saute au visage elle baigne les pieds schisteux des Albères et je n'en parle jamais

    c'est pourtant une histoire d'amour

    dire que nous sommes séparés serait exagéré

    nous faisons simplement chambre à part

  • Montana, suite et fin

    DSCN1812.JPGau début je me suis dit que le Montana c'était un peu comme les Pyrénées, des loups des ours (plus guère) mais des cerfs à la place des wapitis, pas d'orignans mais des sangliers en pagaille, bref des montagnes des forêts et même ces histoires de tronçonneuse et de bois à couper, les manuels techniques le bricolage, se servir de ses mains pour saisir autre chose, la vie au grand air et l'attention portée au mille et unes choses de la nature mais la ressemblance s'arrête là du moins en ce qui concerne mes Pyrénées à moi, les Albères catalanes, question de climat...mais plus à l'Ouest en suivant la chaîne on doit bien trouver quelques disciples de Thoreau ou des écolos orthodoxes bien de chez nous déguisés en hommes des bois...

    ce qui m'ennuie chez Rick Bass, c'est son côté développement personnel, son sentiment de culpabilité envers ce qu'il est ou ce qu'il fut si bien que son séjour au Montana se transforme en cure de rédemption

    je ne pense pas que la vie au contact de la nature rende meilleur, il suffit juste de savoir ce que l'on veut

  • des sapins

    DSCN1777.JPG

    mais pourquoi avoir planté ces sapins au col de l'Ouillat

    ces sapins idiots au milieu des feuillus qui les snobent ostensiblement

    en se tournant vers la pente

    la traversée d'un bois de sapins me met dans un état dépressionnaire

    c'est ainsi je n'y peux rien le sapin m'oppresse et cela vient de très loin

    ces grands troncs sombres ces écailles

    et le crépuscule à toute heure

    rien d'intéressant ne pousse à leurs pieds et cette acidité remonte par les miens

    - arrête tes jérémiades, dit le chien, c'est bientôt terminé et puis moi je les aime bien les sapins

    - bon d'accord, tu as sans doute raison mais il faut changer de point de vue pour les apprécier, ne pas être en dessous

    -et puis quoi encore ? vas-y si tu veux moi je t'attends là

     

  • la frontière

    DSCN1780.JPGje me suis demandé la raison d'être de ces barbelés de frontière

    étaient-ils déjà là entre 1940 et 1944 lorsque de nombreux jeunes gens fuyant la France occupée et le régime de Vichy passaient par les cols des Albères (*) pour tenter de rejoindre les forces alliées ?

    et le plus souvent les geôles espagnoles

    étaient-ils déjà là en 1939 lors du passage de l'armée républicaine en déroute poursuivie par les troupes du général Franco ?

    non, il ne s'agissait probablement que d'une clôture à vaches que les bovins abandonnés là depuis le tarissement des subventions européennes franchissent allègrement pour aller vers où l'herbe est plus verte et accessoirement dans nos jardins...

    mais le brouillard a tout effacé

    ce qui sort de notre champ de vision continue-t-il d'exister ? Faut-il encore rechercher ce que l'on ne voit plus ?  Au bout de combien de temps faut-il le considérer comme perdu ?

    et si tout cela n'était qu'un rêve éveillé ?

     

     

     

     

     

    (*) "Cols des Albères, portes de la liberté", Collectif d'investigation Historique. (2009)

     

  • chronique des temps obscurs

    Mais avec quelle ardeur on s’étripait au temps jadis ! peut-être avons-nous régressé sur ce point mais j’en doute…quelques décennies de « politiquement correct » ne peuvent avoir raison du marquage génétique de l’espèce …nous étions et nous sommes restés d’effroyables prédateurs ! Voyez une des sources possible du ressentiment anti-français de notre belle province ( !),

    le 25 Mai 1285, le roi de France Philippe III Le Hardi, piètre politique mais grand guerrier, soutenu par la papauté (la juteuse alliance du sabre et du goupillon) désire mettre la Catalogne dans son escarcelle.

    Dans le plus grand secret, il a fait remettre en état l’antique route romaine qui traverse les Albères par le col de la Massane

    Afin de surprendre son ennemi dans son fief de Peralada

    Il met donc le siège devant Elne, verrou stratégique, ancien port fondé par les romains, halte-étape d’Hannibal sur la route de Rome maintenant cité tranquille à cinq kilomètres de la mer depuis l’assèchement des marais…

    Conformément à la haute tradition chevaleresque la cité sera pillée, incendiée et sa population restée fidèle au comte-roi de la Catalogne, passée au fil de l’épée

    « …ils entrèrent dans les églises de la ville, les pillèrent, brisèrent les croix, profanèrent les reliques, projetèrent les petits enfants contre les murs, violèrent toutes les femmes puis les tuerent ou les blessèrent cruellement. Quand la ville fut prise et que les français eurent tué tous les hommes et toutes les femmes, ils détruisirent toutes les maisons afin que ne subsistât pas une pierre sur l’autre, ils mirent le feu aux églises et firent brûler toute la ville… »Chronique de Bernat Desclot

    Une sorte de préfiguration du massacre d’Oradour sur Glane plus de 650 ans après mais sans le sentiment de mal absolu qui caractérise toutes les exactions des nazis

    Comme si le temps avait tout effacé, une sorte d’amnistie générale  pour ces temps obscurs.

    Pour la petite histoire, l'expédition militaire fut un échec, le roi et sa troupe acculés dans les marécages contracta le typhus et mourut à Perpignan sur le chemin du retour.