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albera - Page 20

  • le mélolonthe péteur

    je suis comme ça moi, je trouve un hanneton à l'envers dans la cuisine

    je le remets à l'endroit et l'ingrat mélolonthe me gratifie au passage

    d'une bombe malodorante dont il garde le secret

    efficace mes doigts puent la mort

    quelques minutes plus tard le chien

    qui laissait trainer son museau trop près du coléoptère

    reçu le même présent et s'en fût dégoûté

    la queue entre les jambes

     

  • tête à queue

    couleuvre dans le chemin qui s’échappe du jardin

    soudain l’envie de la caresser

    elle se sauve dans les noisetiers

    j’admire son corps souple son silence sa vitesse

    je la cherche un bruit curieux la trahit

    elle agite frénétiquement son extrémité

    -on ne va pas parler de queue pour un serpent cela ne serait pas sérieux-

    comme le font ses collègues à sonnettes

    mais elle n’a pas de grelot

    et pendant que l’idiot que je suis regarde s’agiter l’appendice

    sa tête qui a déjà fait le tour de la souche m’attend de l’autre côté

  • fascination de l'obscénité

    DSCN0017.JPGne rien faire voilà le luxe suprême

    sans doudou numérique rien dans les mains ni dans les poches

    juste une paire d'yeux et d'oreilles

    alors j'ai trouvé un rocher

    les Albères dans le dos j'ai le Canigou à gauche

    la plaine du Roussillon à mes pieds

    l'horizon bousculé des Corbières en point de mire

    à droite toute la mer scintille

    des coléoptères accrochés par le cul avancent ou reculent

    des demoiselles bleues jouent la bête à deux dos

    les buissons bruissent d'oiseaux

    j'ai l'impression que ça baise dans tous les coins dit le chien

    et ça te donne des idées ? je lui réponds

    ne rien faire et je ne sais pourquoi j'ai repensé à cette maxime d'un politique français

    Puisque l'espérance de vie augmente il va falloir travailler plus longtemps !

    la fascination de l'obscénité

    comme si le temps gagné sur la mort était déjà vendu

  • perte de la profondeur de champ

    DSCN1108.JPGon appelle ça les entrées maritimes, une des spécialités du Golfe du Lion

    le parler local lui préfère le terme plus gouteux de marinade

    lequel évoque plus une sauce piquante destinée à accompagner les fruits de mer

    que cette brume compacte qui se faufile à gros bouillons par les vallées des Albères

    que n'a-t-on pas entendu sur les méfaits réels ou supposés de ce phénomène qui pour l'heure nappe le village

    d'apporter l'oïdium de gâter les conserves et les salaisons de faire avorter les bêtes

    et d'amener aux hommes les fièvres et les phlegmons

    allons, c'est juste une perte de la profondeur de champ

    un premier plan se découpe et puis plus rien

    tout se brouille se floute

    comment reconnaître les siens ?

    on convoque Turner et Hokusaî

    le ciel est à terre

    et chaque regard est une surprise

    un ravissement

  • rivière.wav

    on a retrouvé la bande-son de la rivière

    son bon bruit de torrent qui sonorise le vieux village

    elle dévale, courant enveloppe les rochers écume

    cela rassure ce murmure assourdissant

    et la chouette hulotte son blues sur trois notes

    fa dièse sol et mi