les portes, les tables & les champignons

 

celui-ci est un faux, quoique...

sans doute un heureux amoncellement de rochers du plus bel effet

que je n'ai pu m'empêcher de surligner en lâchant un peu de buée sur l'objectif !

les mégalithes de manquent pas dans le massif de l'Albera, surtout côté sud

il y en aurait même d'endémiques dits à galerie catalane comme celui de Na Cristiana à Saint Jean de l'Albère

sont-ce des tables ? sont-ce des portes ?

les dernières traces d'un peuple de géants ?

des passages vers d'autres mondes ?

une dernière demeure assurément et puis la réalité est souvent plus triviale

il s'agirait en fait de la représentation symbolique d'un champignon

assez tendance à l'époque car hallucinogène et

source de fumeuses mythologies

nos ancêtres ...des hippies ?

mémoire des sources

comme tout spécimen de l'ethnie décimée des bibliothécaires,

j'erre parfois dans ces lieux bienveillants où les livres sont debouts.

La médiathèque d'Argelès sur mer possède un intéressant fonds local sur les Albères. Un de ces jours derniers, j'y trouvai le fameux numéro 91 de la revue Conflent.

A notre époque de numérisation forcée, je m'inquiète du devenir de ces petites revues d'érudits qui sont d'authentiques trésors. Personne n'a plus le temps et/ou le courage de les indexer, - de traduire leur contenu en mots-clés, et même si des publication ultérieures reprennent l'essentiel des articles (c'est notamment le travail de la revue Massana), il y a perte et appauvrissement, d'où l'intérêt de conserver ces vieilles collections !

c'est en triant ces beaux poissons dans mon filet que je suis tombé sur une espèce inconnue "les colomates" récits d'un randonneur es albera, tombé accro de ce coin de paradis où vaquent de nos jours les fagines de Monsieur Miralles. Mes amitiés à Serge Penez, l'auteur de cet opuscule

 

un dimanche dans le cosmos

 

 

mais où avais-je la tête ?

descendant de l'Hermitage de Notre-Dame la la Consolation
arrivé près de la station Sainte Thérèse
j'ai eu comment dire quelque chose qui ressemblait à une illumination
mais sans les effets secondaires

 

à cet endroit le Douy n'est qu'un filet d'eau
il glisse entre les parcelles d'AOC
il y avait ce jour-là sur la rive une brassée de pervenches
que perçaient des cannes de Provence
et ces fleurs bleues m'étaient comme des étoiles
des constellations traversées par des lignes haute tension
et elles faisaient de la musique

j'étais dans les cordes

 

la fajouse (*)

 

On en trouve des choses dans les Albères mais il faut gratter les archéos ont bien bossé (*)

au lieu dit de la Fajouse en pleine réserve naturelle de la Massane ils ont trouvé

un sanctuaire à 900 mètres d'altitude autour d'une source avec les troncs blancs des hêtres comme piliers du temple

le nom du dieu de la déesse de ces eaux s'est perdu mais il devait être plus bienveillant et œcuménique que nos vieux barbus d'aujourd'hui

 c'était il y a 2500 ans

 s'y croisaient des grecs des ibères des celtes des romains ils venaient déposer leurs offrandes et puis cela s'est arrêté vers le IVe siècle pourquoi on se sait pas la source s'est peut-être tarie les dieux aussi et les gens se sont tournés vers d'autres figures plus brillantes qu'Asclepios, Borvo ou Fagus...

 cela me rappelle une autre histoire à Laroque il y a quelques années au mois de Novembre après les grosses pluie j'avais trouvé des fleurs dans une niche entre deux rochers des fleurs et puis une autre fois un pot joliment décoré ces présents à la rivière étaient faits pour être emportés

 

 

 

 

 

 

 (*) peut-être de Fagus, dieu celte pyrénéen des hêtres

(*) équipe dirigée par Ingrid Dunyach, de l'université de Perpignan

 

la dame rouille

Notre Dame de Bonne Nouvelle

mais qu'est-ce que tu fiches

à regarder la mer

t'attends la remontée des noyés ?

tu rouilles avec ta tête penchée

toujours penchée pleine de compassion

on dirait un Bouddha triste

et c'est bien ça qui m'embête

cette préparation cet apprentissage

à la souffrance qui vient

donne-nous plutôt de bonnes nouvelles

on en a terriblement besoin

des mains qui se tendent

et pas seulement