de retour d'une petite course, je me suis arrêté devant la horta du paléontologue,le maître des lieux taillait une haie de chèvrefeuille
je l'ai donc entrepris de la nouvelle voracité des oiseaux, un de mes thèmes de prédilection ces derniers mois car passées les cerises, les abricots avaient fait les frais de leurs commandos ailés
l'homme est cultivé, de discussion agréable et pendant que nous devisions arrive à l'improviste le chanteur (*), le sourire aux lèvres et le cahier sous le bras
je ne lui avais jamais vu une mine aussi radieuse. A sa façon d'aborder le paléontologue, j'ai compris que ces deux-là se connaissaient mais ne s'appréciaient guère
que le talent du chanteur n'était pas apprécié par le jardinier, lequel préférait le silence au grégorien profane et pouvait à l'occasion se révéler en parfait grognon.
Le chanteur me lut alors un petit texte de sa composition, assez classique au demeurant, puis disserta un moment sur l'oeuvre poétique du vieil Hugo, sa carrière politique et l'éloge du socialisme véritable et j'y serais encore si je n'avais su profiter d'une éclipse pour m'échapper
un peu plus bas je me suis arrêté auprès des aulnes vénérables du petit pont aux suédois, les rayons du soleil traversaient les frondaisons, se teintaient de vert et j'ai découvert là un prunier étonnant avec de grosses baies noires au goût sauvage
dire qu'il y en a qui s'emmerdent à la campagne...
http://petitsdeparts.hautetfort.com/archive/2011/02/14/il-chante.html