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ah la belle affaire
Vénus et Jupiter à l'ouest
côte à côte dans un mouchoir de poche
regardez et vous les verrez danser !
dans ma petite lunette pas d'anneaux ni de satellites
les planètes ont la bougeotte
toutes les étoiles sont filantes
il me faudrait un pied
l'espace est un cordon sanitaire
il avait l'air navré le paléontologue que sa visite dominicale aux travaux du château se terminât par une note aussi amère et il y avait de quoi, notre homme de l'art venait de constater qu'un engin d'excavation avait endommagé l'échauguette sud du rempart d'un coup de pelle malheureux se soldant par une brèche dans cet ouvrage du XIVe siècle, excusez du peu !
fa ! que es axo l'échauguette ?
ça va chauffer demain sur le chantier ben quoi si on ne peut plus faire un demi-tour sans casser du patrimoine...
cette histoire qui n'a pas encore fait le tour du village m'en rappelle une autre survenue il y a une paire d'années dans le patio de l'hôtel de ville de Perpignan...la petite blessure au pied du bronze de Maillol "l'été sans bras" !
http://www.ladepeche.fr/article/2011/02/17/1016361-l-ete-sans-bras-de-maillol-revient-a-perpignan-apres-une-longue-absence.html
vous prenez la direction du travail vous ne le savez pas encore mais une idée fait son chemin quelque part comme un sous-marin sous l'écran de la conscience c'est une curieuse fin de Février, très douce les amandiers démarrent au quart de tour le parfum des fleurs vous énivre et vous ne le savez pas encore
au dernier rond-point vous ne prendrez pas à droite comme d'habitude mais à gauche vers la montagne vous téléphonez à la secrétaire du patron tout ce qui peut paraître improbable une embuscade des indiens dans le défilé un embouteillage dans la quatrième dimension et vous partez tout droit
non mais regarde-toi tu n'as plus de cuisses plus de fesses
tu as les zébrures qui pendent on va m'accuser de maltraitance
même le vent te chahute
tu manges à peine tu repars tu as l'air stressé comme si tu avais rendez-vous avec la pointeuse et dans tes yeux quand je te tiens comme une détresse mais c'est le fruit de mon imagination
tu es déterminé tu dois y aller elles t'attendent sous les balaniers du voisin
tes mao(s) enfiévrés t'ouvrent la voie
au boulot le chat !
puisqu'il ne fait pas un temps à courir les bois
connaisez-vous André Vinas ? poète du Roussillon, ce serait réducteur, il faut bien que les yeux se posent quelque part
il y a longtemps lorsque je vivais dans l'Ouest, j'avais eu le flash des auteurs bretons, Xavier Graal, Georges Perros...
le terroir est nourricier le poète y prend matière pour s'élancer
après les mots vient la résonnance
ils ont pris un mauvais chemin
qui les conduit à des murailles
que l'on ne franchit pas encore
un jour sans doute on découvrira
un passage caché, une porte secrète
l'escalier qu'aujourd'hui des ronciers nous dérobent
( André Vinas, Egrenages)