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Blog - Page 45

  • éloge de la fuite (*)

    depart michel 095.jpgces routes qui mènent à la mer

    aiguisent la tentation de la désertion

    filer vers le bord des cartes

    là où les chemins semblent coupés

    glisser dans les interstices

    s'échapper debout

     

     

     

     

     

     

     

     

    (*) souvenir d'un livre d'Henri Laborit qui avait inspiré un bon film d'Alain Resnais

  • Hugo et quelques prunes

    depart michel 131.jpgde retour d'une petite course, je me suis arrêté devant la horta du paléontologue,le maître des lieux taillait une haie de chèvrefeuille

    je l'ai donc entrepris de la nouvelle voracité des oiseaux, un de mes thèmes de prédilection ces derniers mois car passées les cerises, les abricots avaient fait les frais de leurs commandos ailés

    l'homme est cultivé, de discussion agréable et pendant que nous devisions arrive à l'improviste le chanteur (*), le sourire aux lèvres et le cahier sous le bras

    je ne lui avais jamais vu une mine aussi radieuse. A sa façon d'aborder le paléontologue, j'ai compris que ces deux-là se connaissaient mais ne s'appréciaient guère

    que le talent du chanteur n'était pas apprécié par le jardinier, lequel préférait le silence au grégorien profane et pouvait à l'occasion se révéler en parfait grognon.

    Le chanteur me lut alors un petit texte de sa composition, assez classique au demeurant, puis disserta un moment sur l'oeuvre poétique du vieil Hugo, sa carrière politique et l'éloge du socialisme véritable et j'y serais encore si je n'avais su profiter d'une éclipse pour m'échapper

    un peu plus bas je me suis arrêté auprès des aulnes vénérables du petit pont aux suédois, les rayons du soleil traversaient les frondaisons, se teintaient de vert et j'ai découvert là un prunier étonnant avec de grosses baies noires au goût sauvage

    dire qu'il y en a qui s'emmerdent à la campagne...



    http://petitsdeparts.hautetfort.com/archive/2011/02/14/il-chante.html

  • des lignes et du vin

    canon 017.jpgil y a de l'homme il y a des lignes

    et puis sans trop pousser le bouchon

    il y a de l'homme il y a des vignes

    celles-ci entre Port-vendres et Banyuls

    dans les Albères sèches

    ce sont nos antirizières

    lignes pour récupérer l'eau de pluie

    lignes pour retenir la terre

    il y a tant d'amour dans ces murets de schiste

  • Qui voit Montbranc (saison 2)

    Photo 027.jpgmais quelle manie d'habiter ainsi les crevasses les pics les promontoires les limites

    cette esthétique de l'hermitage ce goût du rien qui pousse plus austère que moi tu meurs

    mais peut-être n'est-ce qu'une erreur de lentille, ces montagnes étaient sans doute plus fréquentées au XIIe siècles que de nos jours

    qui habitait ici, leur histoire s'est perdue

    en compagnie des arbousiers et des genevriers centenaires j'ai fait le tour du roc cherchant le moyen d'accéder à cette  forteresse naturelle

    laissant là chien et bagages, la faille qui s'élargissait au-dessus commençait par quelques mètres de falaise à pic. Peu après, un mur grossièrement maçonné devait faire office de poterne

    débris de tuiles au sol tessons d'hiver éboulis fondations il ne restait rien d'autre qu'une probable citerne au sommet aux moellons bien ajustés avec des restes d'enduit

    un peu plus haut un vieux tee-shirt et une chaussette volaient au vent accrochés à une hampe de fortune

    à la longue vue j'aperçus de l'autre côté de la vallée les vaches tremblotantes à proximité de la baraque des Couloumates, sans doute le troupeau du berger Miralles

    fagines ou massanaises ?

    vite redescendre avant que mon chien ne meure

    - ah quand même, monsieur fait son grimpeur aux mains nues et moi je me ronge les pattes !

    - allez le chien c'est fini, viens on va faire fumer les baskets !

  • Qui voit Montbranc...

    Photo 022.jpgil a mauvaise réputation

    ce pPhoto 021.jpgiton rocheux, gardien de pierre de la vallée de Lavall

    on dit qu'une forteresse y fut démantelée qu'au Moyen-Âge on entendait les cris des suppliciés

    sur des chroniques d'alors on parle de pierre rougie de sacrifices  pourquoi pas mais tout cela aiguise la curiosité n'est-ce pas

    je n'avais pas convoqué le Club des Marcheurs Aléatoires étant pour une fois certain de mon but mais rien ne se passe jamais comme prévu c'est connu à commencer par le chemin car de chemin il n'y avait pas tout simplement

    j'ai donc navigué à l'estime comme les pêcheurs par temps de brume, la brume ici étant verte et montée sur pied d'écorce mais si drue qu'on pouvait se croire dans un tunnel et marcher ainsi jusqu'au bord du monde

    cela commençait par une large voie raide à mourir, une draille ou qui sait, l'ancienne voie romaine rafistolée par Philippe le Hardi pour faciliter le passage de son armée en route vers Figueres mais je n'imaginais pas de chevaux ou de chariots passer par ici, la vénérable voie devait passer plus au Sud en longeant la rivière...de fait mon chemin se terminait en eau de boudin dans un grand fatras d'écorces de liège

    il y en a de beaux spécimens dans les sous-bois, leurs peaux neuves allant du rouge carmin à l'orangé et puis des giroflées, quelques entolomes livides et de petits bolets craquelés qui bleuissent

    alors chercher à nouveau les sentiers, à la fois lecture et instinct mais cette entreprise a-t-elle un sens ?

    le roc est là sur ma droite

    avant l'escalade, un trou d'eau rond comme un oeil alimenté par une source où l'eau coule en glissant sur les rochers, éclairé par le vert presque fluorescent des fougères

    le chien s'y vautre avec délice, je me sens pardonné.