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" Petits départs et autres véhicules " - Page 58

  • il chante

    DSCN1272.JPGje ne sais pourquoi je pense à lui ce soir, sans doute parce que son chant me manque mais aussi loin que je me souvienne l'hiver il se tait

    parfois, par les fenêtes ouvertes, quand le vent venait du sud, il m'arrivait de l'entendre

    sa scène, choisie pour ses qualités acoustiques surplombait la rivière prise entre deux falaises formant goulet

    je suivais alors un chemin parallèle pour ne pas le déranger et c'est moi qui était surpris

    par son chant monodique, sa voix de basse profonde

    par la sauvagerie que je percevais dans ses psalmodies par sa liberté souvent j'ai pensé à Antonin Artaud

    les mots étaient souvent brouillés par le bruit de l'eau il pouvait chanter pendant des heures.

    Un jour nos chemins se sont croisés. Cet homme était d'une extrême courtoisie, il m'a dit qu'il écrivait ses textes, m'a montré son petit cahier, ses mots tracés à l'encre bleue, étirés comme des fils. J'ai senti la tension qui l'habitait et puis

    par une voisine à la langue bien pendue j'ai appris d'autres choses mais était-ce bien nécessaire... sans doute est-t-il en villégiature mais je l'attends

     

     

     

     

  • terriblement mur

    DSCN1871.JPGun mur au soleil

    le mortier de chaux entre les pierres a fuit

    un mur terriblement mur de pierre depuis 300 ans

    et partout des blocs énormes, cyclopéens bordant les chemins

    blocs roulés issus du sol par pression comme des champignons

    ou tombés du ciel peu importe aux géants mais à quoi rêvaient-ils...

    endormi les yeux ouverts, goûtant cet étrange printemps au coeur de l'hiver dis

    quand reviendront-ils les plaisirs insouciants ?

  • ciel cieux et autres quintessences

    images.jpgje ne connais rien de plus reposant qu'un ciel d'hiver

    non, reposant n'est pas le mot car

    ce ciel éveille les sens

    on se tend vers lui,

    Orion Aldébaran les Pleïades dommage

    les yeux s'usent

     

    j'aime tout particulièrement Orion et sa nébuleuse

    qui serait une sorte de pouponnière planétaire, une crèche en somme

    (mais sans le petit barbu)

    1300 années-lumières, une bagatelle

    certaines personnes me sont bien plus lointaines

     

     

     

  • animals

    DSCN1293.JPGcet hiver joue du yoyo, la semaine passée avait un goût de printemps mais aujourd'hui je fais des bouquets de mimosa sous un vent glacial le thermomètre est bloqué sur 0°C, je sais cela n'est rien, des petites natures, voilà ce que nous sommes nous les gens du Sud, on a du lézard à l'intérieur

    et voilà que redescendant vers l'idée d'un bon poêle, je tombe sur cette belette pelée près de la basse qui alimentait autrefois la conduite d'eau forcée de la centrale électrique

    une belette pelée seule sa queue reste rousse elle grelotte sa peau est blanche et rose elle a peur du chien et de moi, elle miaule, enfin un cri qui ressemble à ça et je ne sais que faire

    j'appelle mon pote Nils, vétérinaire au village voisin, un bon guitariste, je lui ai déjà amené une tortue écrasée et aussi un écureuil blessé infesté de puces

    - non elle ne font pas de mue en ce moment, tu te raserais la tête en hiver ? ce doit être une maladie de peau

    - et si j'essayais de l'attraper ?

    - avec les chiens non, n'y pense pas mais tu es sûr que c'était une belette ?

    finalement c'était peut-être une fouine ou un furet, j'ai laissé Nils à ses clients, on jouait à l'époque du jazz sauvage, maintenant il s'est recyclé dans le Brassens à la sauce manouche et moi je rêve de contrebasse

  • les fantômes du bar

    DSCN1305.JPG

     

    c'est encore l'heure des bonnes résolutions

    j'ai choisi la continuité

    avec Henri Michaux

    "avec tes défaults pas de hâte

    ne va pas à la légère les corriger

    qu'irais-tu mettre à la place "

    sinon

     

    entrées maritimes, vent de sud-est

    les lampadaires s'inventent des halos

    des territoires de lumière orange

    qui s'accrochent à la brume

    il manque déjà des phalanges aux longs doigts tendus des platanes

    vorace la brume mange tout ce qu'elle touche

    une façade par ici un pan de mur par là

    jusqu'à ces deux fantômes rejetés par la fermeture du bar

    qui n'impressionnent pas la pellicule