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" Petits départs et autres véhicules " - Page 55

  • Descartes déconne ou l'écocide

    DSCN1069.JPG DSCN1998.JPGAvant, après et Descartes déconne...

    mais nous plaiderons l'irresponsabilité. Son cogito ergo sum a donné un droit de cuissage à l'humanité pour tout ce qui concernait la Nature

    pourtant cela avait plutôt bien commencé avec Lucrèce et Hésiode mais comme pour le Grenelle de l'environnement les Rio les Kyoto et toutes ces grandes messes

    du vent c'est du vent

    l'année 2010 marque un record dans les émissions de CO2 et quelqu'un a défolié le canal de la ville, le rech de la vila alta à Laroque des Albères, un innocent petit canal d'irrigation qui amenait autrefois l'eau potable  au village et sert de nos jours à l'irrigation des jardins autant dire un joyau. Libellules batraciens cistes et prêles passées au glyphosate ou bien pire. La frappe fut chirurgicale mais il y a quelques dégats collatéraux et sans doute quelques effets délétères à moyen terme.

    L'ennemi est en déroute mon commandant, la victoire est totale

    la nature est vaincue !

    Mais que peut-il se passer dans le crâne d'un type qui passe à la sulfateuse un espace naturel ?

     

     

     

     

  • les visiteurs

    DSCN1306.JPG

     

     

     

    dire que souvent je scrute le ciel en vain à la recherche de ma bonne étoile

    ou comme support à mes élucubrations

    pour une fois qu'il s'y passait quelque chose je n'ai rien vu

    mais que faisais-je donc le 14 janvier 2011 ?

     

     

     

    http://www.lepost.fr/article/2011/02/05/2396176_apparition-d-un-ovni-a-laroque-des-alberes-4-temoins.html

     

    pourquoi ce village a-t-il retenu l'attention des visiteurs et pourquoi s'approcher si près alors que la dangerosité de l'espèce humaine  est un fait avéré dans toute la galaxie ?

    peut-être parce que nous formons un échantillon spacio-temporel représentatif avec ses singularités, un biotope intéressant en somme, un mix européen, des espagnols des allemands des anglais des irlandais deux écossais des hollandais mais aussi un canadien un australien un couple de vietnamiens et une famille malgache. Il y a aussi des néoruraux et un peuple premier : les catalans

    sans doute ces ethnologues d'outre-espace ont-ils pris quelques notes sur nos interactions sociales à moins qu'ils n'aient choisi comme sujet d'étude une autre espèce finalement assez proche avec laquelle nous partageons le même biotope : les sangliers

    après tout, ILS survolaient la forêt !

     

     

     

  • un air de Mc Carthy

    DSCN1986.JPGcomme dans un roman de Cormack Mc Carthy

    ma préférence va à la "trilogie des confins", l'auteur est obsédé par la perte du paysage et du pays

    mutation économique mutation de l'espèce humaine,

    perte des savoirs et des gestes associés perte du sens donné à la vie

    ses personnages sont durs comme les terres âpres du Nouveau-Mexique où se situe l'action, durs et immobiles face à leur univers qui part en lambeaux

    mais paradoxalement épais d'une humanité réelle en comparaison aux ectoplasmes qui s'annoncent et à la vacuité

    la précision des gestes des détails et leur enchaînement qui fait sens

    alors je me demande que laisserons-nous à notre tour

    nous qui ne faisons que ranimer les braises

     

     

  • le temps du tilleul

    DSCN1996.JPGeh bien justement j'avais prévu de visiter ce tilleul en bordure de correc juste sous le Mas Bordes, d'habitude j'y passais plutôt début Juin, mais là avec ces grosses chaleurs...et l'arbre était à point, couvert de petites fleurs blanches, on le sent avant de le voir

    elle m'a dit c'est la saison du tilleul mais plus personne ne va le cueillir maintenant, avant on connaissait le bon moment pour y aller, on surveillait celui qui était à l'entrée du village après le pont vous savez la maison isolée et quand il était en fleurs on savait qu'il nous restait une bonne semaine avant de monter

    et l'orage grondait déjà dans le Vallespir, le ciel était noir à l'Ouest comme en été, c'est délicat le tilleul, un peu avant et cela ne donne rien qu'un jus amer, un peu après et c'est déjà trop tard

    il dit mes jambes elles valent plus rien mais avant je connaissais tous les rochers et jusqu'en haut. Il a 80 ans et ses longues jambes plient et peinent à porter son grand corps mais tout est encore vif en lui il pétille. Je mesure comme cela doit être difficile d'avoir la montagne à côté plus que pour les yeux et le souvenir des grandes enjambées.

    nos petits sacs se remplissent les fleurs sont douces au toucher le ciel craque c'est encore loin

    et bien sûr nous parlons des oiseaux des pinsons qu'on ne voit plus des chardonnerets nombreux cette année des perruches qui remontent du sud, j'étais passé les voir avant la sieste, ils habitent tous les deux la mer pavillonnaire, la mort lente, rien ne bouge sous le soleil et toutes ces fleurs riches des catalogues...

     

    il y a des colonies de petites mouches rousses avec de longues ailes et un curieux appendice, presque une queue et des centaines d'abeilles, l'air bourdonne le coton colle à la peau et déjà les premières gouttes, vite avant que la pluie ne déchire nos sacs en papier

     

  • le cannabis et la mouche

    Deux cèdres -forcement majestueux- montent la garde dans une symétrie parfaite de chaque côté du bâtiment de l'administration. Hôpital suburbain, c'est écrit au fronton. Pour certains, l'hôpital est la ville mais je préfère renverser la proposition.

    J'ajuste mon scaphandre et je sors. Place Baylac, la patronne des roms houspille ses troupes armées de brosses et de seaux. Je descends l'avenue de Grande-Bretagne avec ses friches industrielles, les arsenaux et les usines d'armement laissent la place à d'autres usines de divertissement, prochainement ici un éco-quartier mais où sont les oiseaux ? Place d'Alsace-Lorraine je me mêle un instant à la marche mondiale du cannabis et je me demande ce que donnerait un défilé d'opiomanes, du reste pourquoi réclamer ce qui ne demande qu'à pousser...

    tout va bien cette ville n'était qu'une parenthèse et nous sommes de retour. Levé tôt, je suis assis avec Joan sous le grand platane de la place. Il avait 9 ans lorsqu'il est arrivé au village par le col de l'Ouillat, un jour de février 1939 puis j'achète quelques cerises à la mémé puisque les miennes héhé

    elle en veut à l'Europe, à ses règlements idiots, cette année la coopérative a refusé toutes les cerises non calibrées, calibre 24 ! elle a cent arbres

    et puis je remonte avec Gaston qui passait par là avec sa sulfateuse. Gaston, c'est le grand jardinier, il me raconte que cette année la burlat était piquée, la faute à une mouche, une mouche chinoise ! notre monde est devenu tout petit