dans la nuit j'écoute les chats
et leur danse presque immobile de karatékas
ce chant lent et tendu arraché à leurs miaous
prend soudain des allures de blues, de flamenco à quatre pattes
ponctué à son terme par la fuite du samouraï
déchu
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dans la nuit j'écoute les chats
et leur danse presque immobile de karatékas
ce chant lent et tendu arraché à leurs miaous
prend soudain des allures de blues, de flamenco à quatre pattes
ponctué à son terme par la fuite du samouraï
déchu
on s'approche de la mer
on tourne autour, un peu sans comprendre
on ne sait plus par quel bout la prendreet si on peut encore en jouer
elle s'enroule ou se déroule
elle ne fait que ça depuis des millions d'années
mais c'est pour moi comme une personne
une vieille maison un jardin l'odeur des pommes
et je sais pas si j'ai toujours les clés
il ne reste plus grand chose de la forteresse d'Ultrera, quelques pans de murs au milieu de genévriers centenaires, perchée à quelques 800 mètres d'altitude, cette aire des vautours (son origine étymologique) contrôlait le col de la Massane ainsi que le chemin des crêtes
romaine à l'origine puis sans doute délaissée elle est reprise en 673 par les Wisigoths en 739 par les Arabes en 811 par les Carolingiens
catalane puis aragonaise elle est de nouveau prise par les français en 1675 puis démolie l'année suivante...on ne s'embarassait pas alors de conservation du patrimoine !
mais l'intérêt, s'il en est un, à cette photo floue prise un jour de grand vent
tient à l'arrière-plan, cette étendue bleue, laiteuse dans sa brume d'automne
n'est pas un ciel tombé trop bas c'est la mer
dès que l'on prend de la hauteur en marchant vers l'Est, elle vous saute au visage elle baigne les pieds schisteux des Albères et je n'en parle jamais
c'est pourtant une histoire d'amour
dire que nous sommes séparés serait exagéré
nous faisons simplement chambre à part
il n'y avait rien à faire ou plutôt tout restait à faire car rien n'avait été fait et tout recommencerait mais on n'était pas pressé on savait qu'il y avait encore un peu de temps entre deux cycles, une sorte de calme plat, de bonace, tous les vents étaient tombés.
Dehors l'hiver s'installait tout doucement, les prémisses, la fin d'un automne qui s'attarde, dopé par l'air chaud venu du sud
mes pensées allaient des tristes arcanes de la politique intérieure, la bonne santé de l'extrême-droite française, de la montée de la haine, au sommet de Cancun qui accouchait d'une souris (amies souris n'y voyez pas malice !) et puis le grondement de la Chine, la chaise vide de Liu Xiaobo.
Je regarde le sommet de la tour où pavoise le drapeau catalan, je sais que d'autres l'ont précédé et je me dis que d'autres drapeaux un jour y flotteront portant des croix des croissants des yeux violets, un dragon...
nous connaissons la paix depuis trois générations sur cette portion de territoire qui a vu passer tant de guerriers et puis le fracas des épées le tonnerre des canons, ce soir vous m'aurez compris, je désespère un peu de la nature humaine
il fallait mettre un terme à cette histoire de crapaud humilié
j'ai déjà un karma pourri n'envenimons pas les choses
alors j'ai concocté ce petit haîku augmenté,
souvenir d'un batracien dynamique avec qui
j'avais fait un bout de chemin
qu'il fasse l'effet d'un espantar encantades,
un chasse sort en somme !
ce crapaud mais quelle grâce
un vrai montagnard
regardez comme il grimpe !